Une délégation du ministère de l’Économie nationale de la République Démocratique du Congo (RDC) a récemment séjourné à Cotonou, au Bénin, dans le cadre d’une mission officielle qui s’est tenue du 15 au 27 septembre. Cette mission, conduite par Joseph Byadunia, directeur au ministère, visait à s’inspirer des réformes béninoises dans le domaine de l’économie informelle. Le Bénin, connu pour son approche innovante dans la formalisation des activités économiques informelles, représente un modèle à suivre pour la RDC.
Les échanges ont porté sur plusieurs axes clés tels que les partenariats public-privé (PPP), les réformes destinées à améliorer le climat des affaires, ainsi que les mécanismes pour réguler la concurrence et protéger les consommateurs. Ces thématiques sont particulièrement cruciales pour la RDC, où l’économie informelle représente une part prépondérante du tissu économique national.
Le secteur informel, qui occupe une grande majorité de la population congolaise, échappe souvent à la fiscalité, ce qui constitue un manque à gagner important pour l’État. En adoptant une stratégie inspirée des pratiques béninoises, la RDC espère intégrer progressivement ces acteurs économiques dans le circuit formel, favorisant ainsi l’élargissement de l’assiette fiscale. Ce processus pourrait générer une augmentation des recettes de l’État estimée à plusieurs millions de dollars par an.
Dans cette optique, le vice-premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a réaffirmé son engagement à mettre en place un modèle de formalisation adapté aux spécificités congolaises, tout en l’intégrant dans le Plan National Stratégique de Développement (PNSD). L’objectif à long terme est de renforcer l’inclusion économique, permettant ainsi à des millions d’acteurs du secteur informel de bénéficier d’une reconnaissance légale et de protections sociales, tout en contribuant davantage aux recettes publiques.
Lors du premier jour des discussions à Cotonou, Joseph Byadunia a eu une rencontre avec M. Yemba Lohaka, Chargé d’affaires de l’Ambassade de la RDC au Bénin. Ce dernier a partagé son expérience en matière de réforme économique et a salué cette initiative. Il a notamment expliqué que l’intégration des acteurs informels dans le tissu économique béninois a permis d’augmenter les revenus fiscaux de près de 30 % en cinq ans.
Selon M. Yemba Lohaka, cette approche pourrait être bénéfique pour la RDC, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME) qui représentent un pilier central de l’économie nationale. En stimulant leur formalisation, le gouvernement congolais pourrait à terme renforcer la stabilité économique et créer un environnement plus favorable aux investissements privés.
L’exemple béninois démontre que la formalisation de l’économie informelle n’est pas une tâche aisée, mais qu’elle peut offrir des résultats tangibles à court et moyen terme. En adoptant des politiques similaires, la RDC pourrait espérer une augmentation significative de ses recettes fiscales et une meilleure structuration de son économie.
En conclusion, cette collaboration entre la RDC et le Bénin pourrait marquer une étape décisive vers la création d’un modèle congolais inclusif et durable de l’économie informelle, avec des retombées économiques potentielles pour l’État et l’ensemble des acteurs impliqués.
M.MATUVOVANGA