Dans une démarche de redéploiement des ressources publiques, le gouvernement congolais envisage de revoir l’affectation de ses budgets afin de soutenir davantage les opérations militaires. Une lettre ouverte, adressée à la Première ministre Judith Suminwa le 7 février, exprime l’adhésion du Centre de recherche en finances publiques et développement local à cette stratégie. L’objectif affiché est de dégager 1 milliard de dollars en procédant à des économies dans le fonctionnement de plusieurs institutions étatiques.
Le document détaille une révision des dépenses en ciblant des postes considérés comme superflus. Il est proposé de revoir les indemnités kilométriques, le fonds spécial d’intervention, les frais de déplacement ainsi que les rémunérations du personnel politique. Pour illustrer la tendance, le budget du Sénat est passé de 52 millions de dollars en 2020 à 94 millions en 2025, celui de la Présidence de 152 millions à 303 millions et celui de la Primature de 30 millions à 68 millions. Ces ajustements visent à libérer des fonds pour renforcer l’appui financier destiné aux opérations des Forces armées.
Le centre insiste également sur la nécessité d’améliorer les mécanismes de contrôle afin d’assurer une utilisation efficiente des deniers publics. Ainsi, il est recommandé d’accorder une attention particulière à l’Inspection générale des FARDC, ainsi qu’aux organismes chargés de surveiller les dépenses, tels que la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale et celle du Sénat, la Cour des comptes et l’Autorité de régulation des marchés publics. L’idée est d’éviter tout détournement et de garantir une gestion rigoureuse des fonds réorientés vers le secteur militaire.
Par ailleurs, cette révision budgétaire s’inscrit dans un contexte de critiques récurrentes émanant de la société civile, qui déplore depuis longtemps le coût élevé de fonctionnement de certaines structures étatiques. Ces critiques font valoir que des économies sur le train de vie des institutions permettraient de libérer des ressources pour d’autres secteurs tels que l’agriculture, l’éducation ou la santé. Lors d’une réunion ministérielle du 31 janvier 2025, le président Félix Tshisekedi avait d’ailleurs invité le gouvernement à accélérer ces mesures afin d’appuyer les efforts militaires dans l’est du pays.
Ce repositionnement financier offre ainsi une opportunité de rationaliser les dépenses de l’État et de recentrer les priorités budgétaires. L’approche préconisée repose sur une gestion plus stricte des ressources publiques et une réallocation des crédits vers le soutien des forces armées, dans le but de répondre aux besoins de la défense nationale.
— M. KOSI