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Réforme du secteur minier en RDC : Lancement d’un atelier pour optimiser la traçabilité et la certification

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Ce matin à Kinshasa, SEM Kizito Pakabomba, Ministre des Mines, a inauguré un atelier dédié à l’optimisation des systèmes de traçabilité et de diligence raisonnable dans le secteur minier de la République Démocratique du Congo. Cette initiative s’inscrit dans la continuité des réformes prévues par le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. L’objectif principal de cette rencontre est de mettre en place un système de certification des réserves minières afin de renforcer la transparence et de protéger les intérêts nationaux.

Le secteur minier en RDC se heurte à des défis importants en matière de traçabilité. Le manque de formation et de ressources limite l’efficacité des systèmes en place, tandis que la coordination insuffisante entre les niveaux central et provincial complique la mise en œuvre d’un système cohérent. L’informalité du secteur minier artisanal et les lacunes dans le cadre légal aggravent ces difficultés, tout comme les pratiques de fraude et de taxation illégale, qui compliquent la gestion des ressources minérales.

Kizito Pakabomba

Le système de certification des réserves minières visé par l’atelier a pour but d’instaurer une gestion plus rigoureuse des ressources naturelles. Ce système permettra d’assurer que chaque zone minière est correctement enregistrée et évaluée selon des normes internationales, limitant ainsi les risques d’exploitation illégale. Le Cadastre Minier (CAMI) sera chargé de superviser la conformité avec les critères d’attribution des concessions minières, tandis qu’une collaboration interministérielle garantira une mise en œuvre efficace. En adoptant des normes internationales telles que JORC (Australie) et NI 43-101 (Canada), le système intégrera des procédures de traçabilité tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Cette approche devrait non seulement améliorer les recettes fiscales en réglementant le secteur informel, mais aussi réduire les conflits liés aux ressources naturelles.

Parallèlement, plusieurs technologies sont mobilisées pour assurer l’origine des minerais. Les systèmes de certification intégrant les normes de l’OCDE garantissent que les minerais ne proviennent pas de zones de conflit. L’analyse minéralogique, bien que prometteuse, reste complexe en raison des caractéristiques similaires des minerais. Des technologies avancées permettent de détecter les cargaisons illégales, mais leur mise en œuvre reste un défi. La documentation rigoureuse est essentielle pour suivre les minerais depuis leur extraction jusqu’à leur exportation. Cependant, ces technologies doivent faire face à des obstacles importants, notamment la difficulté d’identification précise des minerais et les pratiques informelles prédominantes.

Les initiatives de traçabilité peuvent également avoir des impacts environnementaux. La gestion des déchets miniers, la réhabilitation des sites post-exploitation, la réduction des émissions polluantes et l’évaluation de la consommation d’énergie sont des aspects importants pour minimiser l’empreinte écologique des activités minières. L’exploitation minière peut également fragmenter les habitats naturels et affecter la biodiversité, nécessitant une approche intégrée qui combine traçabilité et gestion environnementale rigoureuse.

Kizito Pakabomba

La diligence raisonnable joue un rôle clé dans la transparence du secteur minier. L’adoption de normes internationales, une documentation rigoureuse des pratiques d’exploitation, l’engagement des parties prenantes et la réduction de la corruption sont autant de moyens de renforcer la transparence et d’améliorer la gouvernance.

En conclusion, les initiatives visant à améliorer la traçabilité et la transparence du secteur minier en RDC sont essentielles pour une gestion efficace des ressources naturelles. Leur succès dépendra d’une mise en œuvre rigoureuse des technologies, des normes internationales et des pratiques environnementales.

M.KOSI

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