Le Comité de Conjoncture Économique (CCE), présidé ce jeudi 12 septembre 2024 par la Première Ministre Judith Suminwa à la Primature, s’est penché sur les récents indicateurs macroéconomiques du pays. L’accent a été mis sur la réduction de l’inflation et le renforcement des contrôles aux frontières pour lutter contre la fraude. Ces deux axes constituent des priorités dans la stratégie économique actuelle du gouvernement congolais.
Sur le plan économique, le gouvernement affiche des résultats encourageants. L’inflation, en baisse continue pour la quatrième semaine consécutive, reflète une maîtrise progressive des déséquilibres économiques. Cette tendance est accompagnée d’une consolidation du franc congolais, signe d’une meilleure gestion des fondamentaux économiques du pays. Par ailleurs, la croissance du PIB, évaluée à 6%, permet de maintenir un optimisme mesuré quant aux perspectives de développement. Ce niveau de croissance, supérieur à la moyenne régionale, témoigne d’une résilience économique malgré un environnement mondial incertain.
« L’inflation baisse depuis quatre semaines, et notre franc congolais continue de se stabiliser. Nous observons une croissance à hauteur de 6%, ce qui confirme la solidité de nos efforts de réforme. Cependant, la discipline budgétaire et les investissements structurels restent primordiaux pour soutenir cette trajectoire positive, » a déclaré Guylain Nyembo, Vice-Premier Ministre en charge du Plan et de la Coordination de l’aide au développement.
Renforcement des contrôles aux frontières pour maximiser les recettes fiscales
Outre la stabilisation des prix, un autre enjeu clé concerne la lutte contre la fraude aux frontières. Le gouvernement entend intensifier ses efforts dans ce domaine pour améliorer la mobilisation des recettes fiscales. La fraude, en particulier celle liée aux exportations minières et aux importations illégales, représente un manque à gagner significatif pour l’économie congolaise.
Les ressources minières, pilier de l’économie nationale, sont trop souvent victimes de fraudes transfrontalières, privant l’État de revenus cruciaux. Le secteur minier, qui génère près de 70% des recettes d’exportation de la RDC, est particulièrement exposé à ces pratiques illicites. Le renforcement des contrôles douaniers et l’amélioration de la traçabilité des produits exportés deviennent donc des priorités pour le gouvernement, qui cherche à maximiser les recettes issues de ce secteur stratégique.
« Nous devons accentuer nos efforts pour combattre la fraude aux frontières, en particulier dans le secteur minier. Chaque perte de revenus liée à la fraude impacte directement nos capacités d’investissement et freine notre développement, » a ajouté Guylain Nyembo.
Le renforcement des infrastructures douanières et l’utilisation de nouvelles technologies pour tracer les flux de marchandises font partie des mesures envisagées pour contrer ce phénomène. Ces actions visent non seulement à protéger les recettes fiscales, mais aussi à créer un climat de transparence propice à l’investissement.
Un climat des affaires en mutation : vers une feuille de route réformatrice
L’amélioration du climat des affaires demeure un objectif central pour attirer davantage d’investissements privés, tant nationaux qu’internationaux. Dans ce contexte, le gouvernement s’apprête à lancer une nouvelle feuille de route dédiée aux réformes administratives et économiques. Celle-ci prévoit une simplification des procédures, une réduction des délais et des coûts, ainsi qu’une plus grande transparence dans les transactions économiques.
Ces réformes, déjà amorcées sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, visent à rendre la RDC plus attractive pour les investisseurs. L’assainissement de l’environnement des affaires, combiné à une meilleure gouvernance économique, doit permettre au pays de capitaliser sur ses ressources naturelles et d’attirer des capitaux étrangers, indispensables pour stimuler la croissance.
Les efforts sont particulièrement concentrés sur le secteur minier, avec l’objectif de renforcer la réglementation et de sécuriser les investissements. Le gouvernement entend également faciliter l’accès au crédit pour les entreprises locales, en particulier dans les secteurs non-extractifs, afin de diversifier l’économie et réduire la dépendance aux ressources minières.
« Nous finalisons actuellement une nouvelle feuille de route pour améliorer le climat des affaires. Ce document stratégique renforcera les mesures déjà en place et permettra au pays de continuer sa marche vers une économie plus ouverte et compétitive, » a conclu le ministre du Plan.
Avec une inflation maîtrisée, une monnaie nationale en voie de consolidation et des réformes structurelles en cours, la RDC semble se positionner sur une trajectoire favorable. Cependant, la clé du succès résidera dans la capacité du gouvernement à maintenir la discipline budgétaire tout en poursuivant les efforts pour attirer les investissements nécessaires à la diversification de l’économie.
Peter MOYI