À Goma, dans le Nord-Kivu, des agents de la Direction générale des recettes administratives, domaniales, judiciaires et de participation réclament le versement des arriérés correspondant aux mois de novembre et décembre 2024 ainsi qu’à celui de janvier dernier. Ils contestent la décision de Kinshasa de retenir leurs rétrocessions en arguant que l’occupation partielle de la ville par les rebelles du M23 serait la raison de ce blocage, alors que, selon eux, le paiement des deux derniers mois de 2024 ne saurait être lié à cette situation sécuritaire.
Un des agents a souligné que, dans d’autres villes comme Buka – également affectée par la présence des mêmes forces – ses collègues ont déjà perçu leur rétrocession. Il a ajouté disposer de moyens techniques permettant d’accéder à ses fonds, même en l’absence d’ouverture des établissements bancaires. Le président de la délégation syndicale nationale, Godé Ikembele, a indiqué suivre le dossier avec attention et invite ses collègues à la patience, tout en précisant que des démarches sont en cours pour débloquer les paiements.
Ce report intervient dans un contexte économique où ces versements représentent une part importante des revenus mensuels. Par ailleurs, selon les indicateurs de la Banque Centrale du Congo, l’inflation régionale a progressé d’environ 10 %, accentuant la pression sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Ce décalage entre le calendrier de paiement et la conjoncture économique actuelle soulève des interrogations quant à la stabilité financière des agents et à l’efficacité de la gestion des rémunérations dans un environnement marqué par la hausse des prix.
— M. KOSI