Le processus de vente de la filiale de Sanofi, spécialisée dans les médicaments sans ordonnance et les compléments alimentaires, avance à grands pas. Orpella, qui commercialise notamment le Doliprane, le Lysopaïne et le Dulcolax, est au cœur de cette cession. Le géant pharmaceutique français a fixé au mardi 16 juillet la date de soumission des offres indicatives pour cette division, dont la valorisation oscille entre 15 et 20 milliards d’euros. La transaction devrait se concrétiser au quatrième trimestre de 2024.
Cette cession s’inscrit dans une vaste stratégie de transformation orchestrée par Paul Hudson, directeur général de Sanofi depuis 2019. Le plan vise à recentrer les activités de l’entreprise sur les médicaments innovants et brevetés, secteurs beaucoup plus rentables. Actuellement, la branche grand public de Sanofi représente environ 12% de son chiffre d’affaires, mais ne cadre plus avec la nouvelle vision stratégique de l’entreprise. Hudson ambitionne de faire de Sanofi un leader mondial en immunologie, un domaine où le groupe connaît déjà de grands succès, notamment grâce au Dupixent.
Les repreneurs potentiels ont deux options : conserver soit 30% soit 50% de participation de Sanofi dans cette division, qui génère un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros. Une troisième option pourrait émerger si les autorités françaises décidaient de faire de la souveraineté sanitaire une priorité nationale, obligeant ainsi Sanofi à maintenir Doliprane dans son portefeuille.
Parmi les candidats intéressés figurent l’Américain Advent, déjà acquéreur de Zentiva en 2018 pour 1,9 milliard d’euros, et CD & R, également américain, qui a une solide expérience dans le secteur de la santé et des partenariats financiers. Le fonds français PAI est aussi dans la course, mettant en avant sa dimension nationale pour séduire Sanofi.
Cette réorganisation suscite de vives inquiétudes parmi les employés de Sanofi. La crainte de nouvelles suppressions d’emplois est palpable, surtout que les effectifs en France ont déjà diminué de plus de 25 000 en 2019 à moins de 22 000 en 2023. Cependant, le laboratoire souligne ses nombreux investissements en France, comme l’annonce en mai d’un investissement de 1,1 milliard d’euros pour une nouvelle usine à Vitry-sur-Seine et l’extension des capacités de production au Trait (Seine-Maritime).
LA RÉDACTION