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Suminwa met la pression sur les agences onusiennes pour des résultats concrets en RDC

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À Kinshasa, ce 8 mai, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka n’a pas mâché ses mots. Face aux représentants du Système des Nations Unies (SNU), elle a recentré les échanges sur l’essentiel : plus de coordination, moins de dispersion, et une efficacité accrue dans l’accompagnement au développement du pays. Cette rencontre, organisée en marge de la retraite annuelle du SNU, a pris une tournure stratégique au moment où les marges de manœuvre budgétaires de la République Démocratique du Congo se réduisent et que la crise à l’Est s’enlise.

Le cadre de coopération 2025-2030 entre la RDC et le SNU est censé être le levier principal de transformation. Mais pour la cheffe de l’exécutif, il ne peut y avoir de résultats mesurables sans une meilleure cohésion autour des priorités réelles du pays. Elle appelle donc à un recentrage : les infrastructures, l’agriculture, la transformation locale, la création d’emplois productifs. Des domaines qui, selon elle, doivent bénéficier d’un ciblage rigoureux et d’un accompagnement stratégique.

L’aggravation de l’insécurité dans les provinces de l’Est, avec des conséquences humanitaires lourdes, a également été au cœur des discussions. Dans ce contexte, les mécanismes d’appui ne peuvent plus suivre les logiques d’interventions éparpillées. « Nous avons besoin d’actions qui renforcent nos capacités locales, pas de projets pilotés sans ancrage territorial », aurait glissé un proche conseiller au sortir de la réunion.

Autre préoccupation partagée : le recul des financements extérieurs. Plusieurs partenaires techniques et financiers réduisent leurs enveloppes, contraints par leurs propres agendas budgétaires. Pour Kinshasa, ce constat impose une double discipline : optimiser chaque dollar investi et exiger plus de cohérence entre les agences onusiennes présentes sur le terrain.

Les agences, pour leur part, ont renouvelé leur appui à la RDC, réaffirmant leur adhésion au Plan National Stratégique de Développement (PNSD) comme colonne vertébrale de leurs interventions. Ce plan, censé catalyser la croissance inclusive d’ici 2030, doit désormais éviter l’écueil des dispersions passées.

Cette rencontre marque une inflexion dans le ton. L’État congolais entend reprendre la main sur la programmation, souvent pilotée depuis les bureaux des partenaires. Le temps des diagnostics semble révolu. Place à des investissements utiles, inscrits dans une stratégie de souveraineté économique.

Peter MOYI

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