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Dette publique : 1,33 milliard USD tirés en 2024, 250 millions déjà remboursés

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Au 31 décembre 2024, la dette publique de la République démocratique du Congo a atteint 13,168 milliards de dollars, soit 18,49 % du produit intérieur brut. Une proportion qui reste en dessous des plafonds jugés soutenables par le FMI et la Banque mondiale, mais qui s’inscrit dans une progression continue depuis trois ans.

Le rapport de la Direction générale de la dette publique (DGDP), publié en avril 2025, révèle que près de 58 % de cette dette est extérieure, soit 7,6 milliards USD. Les créanciers principaux restent les bailleurs multilatéraux, les partenaires bilatéraux traditionnels, mais aussi de plus en plus, certains acteurs asiatiques, notamment la Chine. La part restante, 5,56 milliards USD, provient des emprunts intérieurs.

Ce déséquilibre entre créanciers extérieurs et domestiques se traduit aussi dans les conditions de remboursement. En 2024, 250 millions USD ont été versés au titre du service de la dette extérieure, contre seulement 20 millions USD pour la dette intérieure. Un écart qui témoigne de la dépendance structurelle aux marchés et institutions étrangers.

La maturité moyenne de la dette publique est actuellement de 13,84 ans, ce qui offre une relative marge de manœuvre pour lisser les remboursements dans le temps. Le coût moyen des emprunts extérieurs contractés tourne autour de 2,06 %, un taux qui reste attractif mais qui pourrait être remis en cause en cas de resserrement monétaire global ou de dégradation de la note souveraine du pays.

Les tirages sur la dette extérieure en 2024 s’élèvent à 1,332 milliard USD, une somme injectée principalement dans des projets d’infrastructures stratégiques, notamment dans les secteurs de l’énergie et des transports. Toutefois, peu de ces investissements ont encore produit des effets visibles sur le terrain, alimentant le débat sur l’efficacité de l’allocation budgétaire.

La prudence reste de mise, comme l’a rappelé à plusieurs reprises le ministère des Finances, qui appelle à une mobilisation accrue des ressources internes, notamment via une réforme de l’administration fiscale. L’État congolais tente un difficile équilibre : soutenir les ambitions de développement tout en maintenant une trajectoire d’endettement maîtrisée.

Les projections pour 2025 laissent entrevoir un recours accru aux financements extérieurs, notamment dans le cadre des nouveaux partenariats liés à la transition énergétique. La question de la soutenabilité ne se limite plus aux chiffres : elle dépendra désormais aussi de la capacité du pays à convertir ses engagements financiers en retombées économiques concrètes.

Peter MOYI

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