Le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) dans le territoire de Moba a révélé que des prélèvements appliqués sur les salaires destinés aux enseignants de la province de Tanganyika auraient conduit, sur une période de quatre mois, à une collecte de plus de 77 millions de francs congolais (environ 27 500 USD). Selon les dires de Placide Muyumba Ngoy, secrétaire permanent du syndicat à Moba, la procédure aurait débuté en octobre dernier avec l’initiation de déductions mensuelles dont la première consistait en une retenue de 500 FC (0,17 USD) par enseignant, suivie d’un prélèvement additionnel, effectué par les agents chargés de la gestion des paiements, oscillant entre 3 000 et 5 000 FC (1,07 à 1,78 USD). En conséquence, chaque enseignant verrait ainsi déduit entre 8 000 et 10 000 FC (3,57 USD) chaque mois, un montant qui, cumulativement, représente une somme non négligeable dans un contexte où les ressources des fonctionnaires restent limitées.
Les calculs avancés par le syndicat distinguent la part perçue directement par la banque TMB – environ 5 411 000 FC durant la période concernée – et celle, plus importante, collectée par les agents de paiement, estimée entre 24 960 000 et 41 660 000 FC. Si l’on considère qu’un enseignant perçoit en moyenne un salaire mensuel avoisinant 150 000 FC, ces déductions représentent entre 5,3 % et 6,7 % de son revenu, une part qui, bien que paraissant modeste en pourcentage, peut peser sur le budget individuel dans une conjoncture économique où le pouvoir d’achat est mis à mal par divers facteurs.
Interrogée sur le sujet, une source interne à la TMB basée à Kalemie conteste formellement ces accusations, précisant que la politique de la banque se limite à prélever un frais de tenue de compte fixe de 2,5 USD par enseignant, sans autre opération sur les salaires. Ce différend met en lumière des pratiques de gestion financière qui interrogent la transparence des processus de paiement dans le secteur public, rappelant ainsi la nécessité d’une clarification des modalités appliquées par les institutions bancaires dans un environnement économique déjà sous pression.
— M. MATUVOVANGA