Kinshasa, 11 décembre 2023. Les coûts des transports en commun opérés par le secteur privé ont connu une augmentation significative depuis le début du mois de décembre à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), résultat d’une spéculation généralisée sur divers itinéraires, comme le rapporte notre enquête approfondie réalisée ce lundi.
« Depuis le début du mois en cours, nous avons noté une augmentation unilatérale des tarifs des transports en commun, atteignant jusqu’à 40% sur certains trajets à Kinshasa », a déclaré Marie-Josée Kungu, résidente de l’ex-district de la Tshangu à l’est de la ville.
La course entre la commune de Masina et le centre-ville de Kinshasa, par exemple, a vu ses tarifs passer de 1000FC à 25000FC, voire 4000FC aux heures de pointe. Certains endroits de la capitale voient même les passagers débourser jusqu’à 5 000FC, voire 7000FC par taxi, après 17 heures, sur le boulevard du 30 juin dans la commune de Gombe, en direction de l’Université pédagogique nationale (UPN).
La liaison entre la gare centrale et la place Mandela par taxi, qui coûtait initialement 1000FC, est désormais facturée 2000FC, soit le double du tarif initial. On observe également une résurgence de la pratique du sectionnement des parcours, communément appelé « Demi-terrain ».
Joël Tsasa, un usager du transport en commun, souligne que certains conducteurs utilisent les embouteillages récurrents comme prétexte pour se livrer à ces pratiques.
Près de la moitié des Kinois optent pour les mototaxis
Selon certaines estimations, plus de la moitié de la population de Kinshasa préfère les mototaxis en raison du mauvais état de nombreuses routes urbaines. Ce mode de transport permet aux usagers de contourner les embouteillages sur des routes dégradées.
« Ce moyen de déplacement s’est développé au cours de la dernière décennie en République démocratique du Congo en raison des conditions difficiles de transport à Kinshasa, et même dans certaines parties de l’arrière-pays », explique Alain Mundende, informaticien à Botour.
La forte demande des usagers, malgré les dangers liés à l’utilisation des taxi-motos, a également incité les motocyclistes à spéculer sur les prix.
Ces augmentations anarchiques des tarifs ont des répercussions directes sur le coût des biens de première nécessité, impactant ainsi le panier de la ménagère.
À Kinshasa, une commission urbaine fixe les tarifs des transports en commun, présidée par l’autorité urbaine. La révision à la hausse des produits pétroliers jusqu’à un certain seuil à la pompe détermine souvent ces ajustements tarifaires.
Actuellement, les embouteillages se multiplient en raison des mouvements de masse liés à la campagne électorale, des fortes pluies répétées, des tracasseries policières, du mauvais état de la voirie urbaine et surtout du phénomène des « Festivités de fin d’année » qui attirent de nombreux Kinois vers le centre-ville.
La Rédaction