Le bruit des wagons de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) résonne comme une promesse au cœur du Kasaï-Central. Plus de 120 tonnes de matériel ont quitté Lubumbashi pour Kananga, portant avec elles l’espoir de relancer la centrale hydroélectrique de Katende, une infrastructure attendue depuis des années par les habitants de la région.
Le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, Teddy Lwamba, a affirmé que ce transfert marque une étape clé pour la reprise des travaux, interrompus trop longtemps. « Cet acheminement montre clairement la volonté du gouvernement de répondre aux attentes énergétiques de nos concitoyens », a-t-il déclaré, laissant entendre que l’engagement de l’État est cette fois sans faille.
Financée désormais directement par le Trésor public, la construction avance. Une solution qui vise à pallier les retards accumulés, souvent attribués à des lenteurs administratives et financières lors de la première phase du projet. Selon les données officielles, 45 % des travaux sont déjà achevés, mais le plus difficile reste à venir : terminer les infrastructures essentielles, produire de l’électricité et la distribuer efficacement.
D’ici quatre mois, la centrale devrait générer 16 MW, une quantité suffisante pour alimenter une partie importante de Kananga et ses environs. Ce projet ambitieux prévoit également la mise en place d’une ligne de transport électrique de 67 kilomètres, destinée à acheminer l’énergie jusqu’à la ville. Environ 18 000 foyers pourront ainsi bénéficier d’un accès à l’électricité, un service encore rare dans cette région.
Outre Kananga, d’autres localités profiteront aussi de cette avancée. La cité de Tshimbulu, à une douzaine de kilomètres de Dibaya, figure parmi les bénéficiaires. Cette nouvelle pourrait transformer le quotidien des habitants, qui attendent depuis longtemps des solutions concrètes pour améliorer leur qualité de vie.
Cependant, au-delà des chiffres, ce projet est perçu comme un symbole. La centrale de Katende représente bien plus qu’une source d’électricité : elle incarne une volonté de désenclavement et de développement. Les habitants espèrent que cette fois-ci, les promesses seront tenues. « Nous avons vu tant de projets annoncés et jamais réalisés. Espérons que celui-ci arrive à son terme », confie un habitant de Kananga, visiblement partagé entre espoir et scepticisme.
Le gouvernement semble toutefois déterminé à aller jusqu’au bout. En réaffirmant son engagement, il cherche à redonner confiance aux populations locales, souvent lassées des retards accumulés et des initiatives avortées. Mais la route reste longue, et les défis logistiques, techniques et financiers ne manqueront pas. L’avenir dira si cette fois-ci, le Kasaï-Central pourra enfin tourner une page et écrire un nouveau chapitre énergétique.
— Peter MOYI