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34 000 à 29 900 francs : une baisse insuffisante pour le ciment du Tanganyika

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Au Tanganyika, la question du prix du ciment fait couler beaucoup d’encre. Après plusieurs mois de négociations entre le gouvernement provincial et l’entreprise chinoise Great Lakes Cement (GLC), une baisse des tarifs a été annoncée. Une victoire mitigée pour les habitants de cette province, qui continuent de dénoncer un écart persistant avec les prix pratiqués ailleurs.

Selon les nouvelles dispositions, le sac de 50 kg de concentration 42,5 passe de 34 000 francs congolais (12 USD) à 29 900 francs (10 USD). Celui de concentration 32,5 sera désormais vendu à 26 000 francs (9 USD), contre 29 000 auparavant. Si cette baisse représente une avancée pour certains, elle ne fait pas l’unanimité.

L’origine de cette décision remonte à une mobilisation croissante des consommateurs et des commerçants locaux. Beaucoup dénonçaient des prix exorbitants pour un produit fabriqué sur place, dans la cité de Kabimba. Ce qui a alimenté les frustrations, c’est la constatation que le même ciment est vendu à des tarifs bien inférieurs dans d’autres provinces ou même à l’exportation. Une situation jugée injuste par de nombreux acteurs économiques.

« À Goma, ce sac de ciment coûte 21 000 francs, alors qu’ici il est à 26 000. C’est incompréhensible », s’indigne un opérateur économique sous couvert d’anonymat.

Malgré les efforts déployés par les autorités, le président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) pour le Tanganyika, Jules Mulya, ne cache pas sa déception. Pour lui, ces ajustements ne suffisent pas à rétablir l’équilibre. Il regrette que la province reste défavorisée, malgré une production locale censée réduire les coûts.

Les consommateurs, eux, espéraient des tarifs plus compétitifs, en phase avec leurs moyens. Beaucoup redoutent que cette légère baisse ne soit qu’un geste symbolique, sans véritable impact sur leur pouvoir d’achat.

Pour certains observateurs, la persistance de ces écarts de prix pose également la question de la transparence dans la gestion des coûts de production et des marges appliquées par GLC. Les taxes locales et les frais de transport, souvent pointés du doigt, pourraient être au centre d’un débat plus large.

Alors que le gouvernement provincial se félicite de cet accord, les habitants du Tanganyika attendent encore des mesures plus audacieuses. La pression des acteurs économiques et des consommateurs pourrait bien pousser à de nouvelles négociations, dans l’espoir d’une réelle harmonisation des prix avec les autres régions.

— Peter MOYI

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