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Retards et défis financiers : où en est le port en eau profonde de Banana ?

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La République Démocratique du Congo poursuit l’ambition de renforcer son autonomie économique grâce au projet du port en eau profonde de Banana. Cet ouvrage, qui vise à relier directement le pays à l’océan Atlantique, suscite autant d’espoirs que de défis. Alors que le chantier devait initialement s’achever en 2025, des retards viennent bouleverser ce calendrier, témoignant des complexités d’un tel projet.

Les premières étapes du chantier ont néanmoins permis des avancées encourageantes. La construction d’une digue de protection, essentielle pour sécuriser le site face à l’érosion marine, a atteint 88 % de réalisation en 2023, un résultat prometteur. À cela s’ajoute un quai de 600 mètres et une zone de stockage de 25 hectares, conçue pour traiter plusieurs centaines de milliers de conteneurs chaque année. Cependant, ces progrès techniques ne suffisent pas à masquer les embûches rencontrées en cours de route.

En 2024, les travaux ont été suspendus en raison de différends financiers et organisationnels entre le gouvernement congolais et DP World, l’opérateur en charge. Ces tensions ont ralenti l’avancement du projet, nécessitant l’intervention des autorités pour débloquer la situation. C’est notamment grâce à une médiation dirigée par le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba que le chantier a pu reprendre, avec des engagements financiers renouvelés.

Le financement de cette infrastructure a mobilisé des ressources importantes. Outre l’appui de l’État congolais, qui a débloqué 30 milliards de francs locaux fin 2023, des investissements étrangers, comme celui de British International Investment, ont permis de compléter les apports. DP World reste néanmoins l’investisseur principal, avec une participation majoritaire de 70 % dans ce partenariat public-privé.

L’incertitude plane encore sur la date d’achèvement des travaux, mais les perspectives restent prometteuses. Une fois fonctionnel, le port de Banana pourra transformer la logistique du pays en réduisant la dépendance aux ports étrangers, tout en créant des milliers d’emplois. Plus qu’un simple ouvrage, ce port incarne une vision : celle d’une RDC prête à devenir un acteur central des échanges commerciaux en Afrique centrale et au-delà.

La patience et la persévérance des parties impliquées seront déterminantes pour faire de ce projet une réalité. Malgré les retards, les investissements consentis et les efforts conjoints montrent une détermination claire à mener à bien cette initiative. Le port de Banana n’est pas seulement une infrastructure, mais une porte ouverte sur de nouvelles opportunités économiques pour le pays.

— M. KOSI

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