Le corridor de Lobito, reliant les ressources minières de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la Zambie au port angolais de Lobito, prend une ampleur stratégique avec un financement récemment annoncé par les États-Unis. En déplacement à Lobito, le 4 décembre 2024, le président américain Joe Biden a confirmé l’octroi de plus de 560 millions de dollars pour soutenir cette infrastructure cruciale pour le commerce régional et mondial.
Ce projet, soutenu par une collaboration entre plusieurs chefs d’État africains, dont Félix Tshisekedi (RDC), João Lourenço (Angola), Hakainde Hichilema (Zambie) et le vice-président tanzanien, ambitionne de devenir un moteur d’intégration économique pour l’Afrique australe. Au-delà de cet investissement direct, Washington s’engage à mobiliser 200 millions de dollars supplémentaires auprès d’investisseurs privés, portant le total des engagements à plus de 4 milliards de dollars. Cette initiative marque une volonté de renforcer la connectivité intra-africaine et de soutenir la transition énergétique mondiale.
Le président angolais João Lourenço a salué l’ampleur de ce projet, qui positionne le port de Lobito comme un carrefour stratégique pour les exportations de cuivre et de cobalt, indispensables aux technologies vertes. Son homologue congolais Félix Tshisekedi a, quant à lui, souligné les bénéfices économiques directs pour la RDC, avec une prévision de 30 000 emplois créés et des opportunités accrues pour lutter contre la pauvreté.
Les perspectives zambiennes se révèlent également prometteuses. Pour Hakainde Hichilema, ce corridor pourrait tripler la production annuelle de cuivre de son pays d’ici 2030, grâce à des infrastructures modernisées qui réduiront considérablement les délais et coûts d’exportation. De son côté, la Tanzanie espère renforcer ses échanges commerciaux avec la région, s’inscrivant dans une vision commune de l’Union africaine visant une intégration économique plus profonde à travers l’agenda 2063.
Cette mobilisation des États-Unis intervient dans un contexte où les investissements étrangers en Afrique sont au cœur des stratégies économiques globales. Face à l’omniprésence de la Chine, critiquée pour ses conditions de financement souvent restrictives, Washington propose une alternative plus transparente et axée sur des partenariats durables. Ce projet d’envergure reflète aussi une volonté de repositionner l’influence américaine sur le continent, tout en répondant aux besoins spécifiques des nations africaines.
Le corridor de Lobito dépasse le simple cadre logistique. Il incarne une vision économique audacieuse pour une Afrique plus connectée et compétitive sur les marchés internationaux. Les dirigeants africains présents ont exprimé leur optimisme quant aux impacts positifs attendus sur les populations locales et les économies nationales, consolidant ainsi les bases d’une prospérité régionale partagée.