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À Lubumbashi, l’ANAPI appelle les partenaires étrangers à s’engager sur le long terme dans le secteur minier congolais

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Lubumbashi, dans le sud-est de la République démocratique du Congo, a accueilli du 11 au 13 juin 2025 la 20ᵉ édition du DRC Mining Week, un rendez-vous devenu incontournable pour les acteurs de l’industrie minière du pays. C’est dans ce contexte que Rachel Pungu Luamba, directrice générale de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), a pris part à un forum d’affaires organisé par l’ambassade des États-Unis. Une séquence diplomatique discrète mais décisive, marquée par un plaidoyer ferme en faveur d’un climat d’investissement plus lisible.

Face à une délégation composée de diplomates et de représentants d’entreprises américaines, la patronne de l’ANAPI a présenté la nouvelle stratégie de son agence : un accompagnement administratif renforcé pour les investisseurs, un dialogue constant entre le pouvoir central et les provinces, et un appui technique à l’élaboration des réformes attendues. Elle a également évoqué les progrès obtenus ces derniers mois, citant notamment l’amélioration de la note souveraine du pays par certaines agences internationales et la conclusion du dernier contrat-programme avec le FMI.

La directrice générale a insisté sur la nécessité d’un engagement durable des partenaires étrangers, soulignant que la RDC ne recherche pas de simples bailleurs mais des acteurs prêts à s’inscrire dans une logique de partenariat à long terme. Elle a défendu une vision intégrée du développement, où les investissements miniers doivent produire des retombées économiques tangibles pour les populations locales, et pas seulement des chiffres de production à destination des marchés mondiaux.

L’ANAPI, qui se positionne désormais comme une porte d’entrée unique pour les investisseurs étrangers, affirme avoir rationalisé ses procédures internes pour réduire les délais et améliorer la prévisibilité des décisions. Une évolution saluée par certains participants, mais qui reste à confirmer sur le terrain, où les lenteurs administratives et les doublons réglementaires constituent encore un frein.

Ce rendez-vous économique entre la RDC et les États-Unis intervient dans un contexte de compétition croissante entre puissances étrangères pour sécuriser les chaînes d’approvisionnement en minerais stratégiques. Le cobalt, le cuivre ou encore le lithium présents dans le sous-sol congolais attirent une attention renouvelée de la part de Washington, de Pékin et d’autres capitales. La présence active de l’ambassade américaine à Lubumbashi envoie un signal : les États-Unis comptent bien se repositionner dans le jeu économique congolais.

Rachel Pungu Luamba l’a résumé en une phrase lors de son intervention : « Nous ne voulons pas seulement des investisseurs, mais des bâtisseurs d’un partenariat équitable. » Un message qui résonne dans un pays où le secteur minier pèse pour près de 30 % du PIB, mais dont les retombées restent encore largement concentrées entre les mains de quelques multinationales.

Peter MOYI

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