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France : un « nkisi n’kondi » congolais établit un nouveau record mondial avec une vente à 9 millions d’euros à Paris

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Dans un événement qui marquera les annales de l’histoire de l’art, un artefact unique provenant de la République démocratique du Congo (RDC), connu sous le nom de « Nkisi N’kondi« , a été adjugé pour la somme stupéfiante de 9 020 000 euros lors d’une vente aux enchères organisée par Christie’s à Paris, le 6 mars. Cette transaction historique a non seulement propulsé cet objet au rang de pièce congolaise la plus onéreuse jamais vendue, mais l’a également placé en troisième position dans le classement des ventes d’art africain.

Ce fétiche à clous a été proposé au public dans le cadre de la dispersion d’une sélection d’œuvres du musée Barbier-Mueller. Le marchand d’art de renommée mondiale, Didier Claes, d’origine congolaise, a été parmi les premiers à partager la nouvelle de cette vente record sur ses plateformes digitales, soulignant la place prépondérante que le continent africain commence à occuper sur le marché de l’art global.

Lors de cette même séance, un masque Mahongwé–Ngaré originaire de la République du Congo a également trouvé preneur pour 4 154 000 euros, témoignant de l’intérêt croissant des collectionneurs pour les œuvres d’art africaines.

le gabon à l’honneur sur le marché de l’art africain

Claes a mis en lumière le fait que le Gabon s’est hissé au sommet de ce marché très compétitif grâce à la vente d’une tête Fang pour 14 770 000 euros, surpassant ainsi la statue Senoufo de Côte d’Ivoire qui avait été vendue 12 000 000 dollars chez Sotheby’s en 2014. Cette même statue avait été acquise pour 1 000 000 de dollars en 1991, illustrant l’appréciation spectaculaire de l’art africain au fil des décennies.

un objet d’art chargé d’histoire et de spiritualité

Le Nkisi N’kondi, mesurant 96 cm de haut, est décrit par Christie’s comme une incarnation des esprits du monde des morts, dont les pouvoirs sont mis au service des vivants. Ces objets, véritables concentrés de pratiques magiques, étaient utilisés pour conférer une force spirituelle immense à leur communauté. Le Metropolitan Museum of Art de New York, l’un des plus prestigieux musées au monde, reconnaît les Nkisi N’kondi comme faisant partie intégrante d’une tradition artistique répandue à travers l’Afrique. Créées pour canaliser des forces mystiques, ces figures étaient le fruit d’une collaboration entre sculpteurs et spécialistes rituels du peuple kongo, symbolisant l’éradication du mal et agissant comme gardiens des vœux et des accords.

autres joyaux de l’art congolais sous le feu des enchères

La vente a également vu d’autres pièces majeures originaires de la RDC atteindre des sommes remarquables : un « Siège à cariatide Songyé » pour 504 000 euros, un masque Kifwébé Songyé pour 100 000 euros, et une statue Nkisi Songyé pour 478 000 euros, entre autres. Ces transactions témoignent de l’engouement et de la reconnaissance croissante pour l’art africain sur la scène internationale.

Ces résultats exceptionnels ne sont pas seulement une victoire pour les artistes et les cultures africaines, mais ils marquent également une étape importante dans la compréhension et l’appréciation de l’art africain comme partie intégrante du patrimoine culturel mondial. La vente de ces œuvres pour des montants record souligne l’importance croissante de l’art africain dans les collections privées et publiques à travers le monde, ainsi que sa valeur tant sur le plan historique que financier.

Par l’éditorial

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