Moody’s anticipe une embellie des conditions économiques en Afrique subsaharienne à l’horizon 2025, avec une croissance projetée à 4,2 %, en légère progression par rapport aux 3,8 % attendus en 2024. Ce rebond trouve sa source dans l’atténuation des pressions inflationnistes et la baisse des taux d’intérêt, facteurs déterminants pour réduire les charges financières des pays de la région.
L’assouplissement des conditions financières internationales offre un souffle d’air aux économies locales. Bien que les coûts d’emprunt restent supérieurs à ceux observés avant la pandémie, ils devraient diminuer progressivement, facilitant ainsi le financement des projets stratégiques. Parmi les priorités, les infrastructures énergétiques et les réformes institutionnelles occupent une place centrale. Les gouvernements misent sur ces secteurs pour attirer des capitaux étrangers et transformer durablement leurs économies.
Les investissements étrangers directs continuent de jouer un rôle clé dans cette évolution. Ils apportent non seulement des fonds indispensables, mais aussi des innovations technologiques et des compétences qui renforcent la compétitivité des entreprises locales. Ces apports favorisent la création d’emplois, améliorent la productivité et permettent à plusieurs pays d’accéder à des marchés internationaux plus vastes. Toutefois, ces retombées dépendent largement de la capacité des nations à garantir un environnement favorable aux affaires et une stabilité politique durable.
Malgré ces signaux encourageants, des défis subsistent. Les aléas climatiques, comme les épisodes de sécheresse, menacent des secteurs cruciaux tels que la production hydroélectrique et minière. En Zambie, par exemple, ces phénomènes ont déjà montré leur impact négatif sur la croissance économique. Par ailleurs, les tensions politiques dans certains pays, notamment en Côte d’Ivoire et au Mozambique, risquent de freiner les efforts de développement en perturbant la mise en œuvre des réformes économiques.
Dans cette région, les trajectoires diffèrent selon les pays. Le Togo se distingue par ses progrès rapides en matière de simplification administrative, tandis que le Nigeria s’efforce de consolider ses réformes institutionnelles pour améliorer le climat des affaires. En République démocratique du Congo, les initiatives prises pour restructurer certains secteurs peinent encore à produire des résultats tangibles en raison de faiblesses structurelles et d’un cadre de gouvernance perfectible.
Le potentiel des économies d’Afrique subsaharienne repose également sur leur capacité à diversifier leurs bases de revenus. Bien que les matières premières occupent une place importante, la croissance de secteurs comme les services, l’agriculture moderne ou encore l’industrie manufacturière pourrait transformer durablement le paysage économique de la région.
Alors que les regards se tournent vers 2025, l’heure est à l’optimisme mesuré. La stabilisation des finances publiques et l’attraction des investissements resteront au cœur des priorités. Pour atteindre ces objectifs, les pays devront naviguer habilement entre les opportunités offertes par la conjoncture internationale et les défis structurels qui entravent encore leur plein essor.
— Peter MOYI