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Céréales en Algérie : le défi pressant de moderniser les pratiques agricoles

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La fin des semis de blé en Algérie, célébrée par Kerami Tahar, représentant de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), intervient après un démarrage tardif dû aux pluies tardives. À fin décembre, seulement 60 % des surfaces ont été semées, en deçà des attentes, dans un contexte marqué par une augmentation des importations de blé.

Cette situation surprenante, malgré la disponibilité de tracteurs et de semoirs à céréales en Algérie, a été dévoilée par Kerami Tahar lors d’un entretien sur Ennahar TV. Au 9 décembre 2023, seuls 14 % des champs étaient ensemencés, conduisant Youcef Cheurfa, nouveau ministre de l’Agriculture et du développement rural, à intensifier les réunions de suivi.

Selon Kerami Tahar, les mesures énergiques du ministre et l’attention accordée par les autorités à la filière céréales ont permis d’atteindre ce résultat. Les surfaces non ensemencées pourraient être dédiées en partie aux légumes secs, tandis que l’utilisation de ces terres pour le pâturage des moutons pourrait compenser la perte de revenus.

Les opinions divergent entre partisans des semis à sec et ceux favorables aux semis après l’arrivée des pluies, une décision cruciale impactant les exploitations céréalières et les finances publiques.

Les 60 % de surfaces semées, rapportés aux 3 millions d’hectares dédiés à la culture des céréales, entraîneront un déficit de production de 1,8 million d’hectares. Avec un rendement moyen de 17 quintaux, la perte est estimée à 30,600,000 quintaux, soit une perte financière de l’ordre de 673 millions d’euros à raison de 220 euros la tonne.

Bien que l’Algérie dispose de semoirs, l’inactivité de la plupart d’entre eux lors de la période de semis, notamment à Oum El Bouaghi, souligne les défis auxquels l’agriculture fait face.

L’arrivée tardive des pluies en novembre a considérablement retardé les semis, affectant les agriculteurs qui préfèrent attendre l’humidité du sol pour semer. La compaction du sol en l’absence d’enfouissement régulier des pailles constitue un obstacle, bien que cette problématique soit moins présente dans les jachères labourées au printemps.

Le changement climatique actuel, contribuant aux retards des pluies automnales, aggrave la situation, tout comme les difficultés d’approvisionnement en semences certifiées.

Face à ces défis, plusieurs stratégies ont été adoptées pour accélérer les chantiers de semis, telles que l’utilisation de tracteurs plus puissants. Cependant, des alternatives telles que le semis direct et l’utilisation de variétés de blé adaptées aux conditions locales sont également envisagées.

Dans ce contexte, l’Algérie doit relever le défi d’améliorer la productivité agricole, comme souligné par le président Abdelmadjid Tebboune lors d’une entrevue en mai 2023. Le secteur agricole doit évoluer pour surmonter les contraintes climatiques et répondre aux besoins croissants en céréales, en mettant en œuvre des pratiques plus efficaces et rigoureuses.

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