À Kinshasa, une bonne nouvelle circule dans les marchés et les chambres froides : le prix du poisson chinchard, ou « Mpiodi », a diminué. Ce produit, essentiel dans l’alimentation quotidienne des Kinois, est désormais vendu à 180 000 francs congolais (68 USD) pour un carton de 20+, contre 222 000 francs (78 USD) le mois dernier. Cette annonce a été confirmée par un communiqué du ministère de l’Économie ce mardi.
Cette baisse des prix, déjà ressentie par les consommateurs, est bien visible dans plusieurs quartiers de la capitale. Un gérant d’une chambre froide située sur l’avenue Lopori, dans la commune de Kasa-Vubu, témoigne que le carton de 30 kg, vendu récemment à 78 USD, coûte désormais 68 USD. Il précise que d’autres formats, comme le carton 18+, ont également vu leurs tarifs baisser, passant de 68 à 58 USD. Cette tendance réjouit de nombreux consommateurs, mais les attentes demeurent élevées.
Mme Safi, commerçante sur l’avenue de la Libération dans la commune de Selembao, confirme l’impact de cette baisse sur sa clientèle. Elle raconte que le poisson chinchard, prisé pour son prix relativement abordable et sa valeur nutritive, attire plus de clients depuis que les prix ont chuté. Cependant, elle appelle le gouvernement à étendre ces efforts à d’autres produits alimentaires, soulignant que le panier moyen reste un défi pour les ménages modestes.
Cette diminution des prix résulte directement des mesures prises par le gouvernement de Judith Suminwa en fin d’année 2024. Pour soutenir le pouvoir d’achat, des allègements fiscaux ont été appliqués à plusieurs produits de base, incluant la suspension de la TVA et la réduction des taxes à l’importation. Outre le poisson, ces dispositions concernent également des produits tels que le lait, le sucre, la viande, le poulet, le riz et la farine de maïs. Cette stratégie vise à réduire les coûts pour les importateurs et, par conséquent, à rendre ces denrées plus accessibles aux consommateurs.
Si ces mesures apportent une bouffée d’air aux familles, elles ne résolvent pas tous les problèmes. À Kinshasa, où le coût de la vie continue d’augmenter, de nombreux habitants espèrent que le gouvernement renforcera ses interventions pour stabiliser durablement les prix des produits alimentaires. Dans un contexte économique tendu, chaque initiative en faveur du pouvoir d’achat est accueillie avec un mélange de soulagement et de scepticisme. Pour beaucoup, le poisson chinchard n’est qu’une pièce du puzzle : il reste encore à trouver des solutions pour d’autres produits qui pèsent lourd dans les budgets des ménages.
— Peter MOYI