La République démocratique du Congo (RDC) multiplie ses appels aux investisseurs. À Casablanca, lors du Forum Crans Montana tenu du 24 au 26 avril, Daniel Mukoko Samba, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, a tendu la main aux opérateurs économiques, vantant une RDC « ouverte et en pleine mutation ».
Félix Tshisekedi, président de la République, supervise en personne la réforme du climat des affaires, a rappelé Mukoko Samba devant un parterre d’investisseurs. Dès mars dernier, le chef de l’État avait réuni ses équipes pour mesurer l’impact des chantiers en cours. Parmi les axes majeurs : la réduction des tracasseries administratives, la sécurisation juridique des investissements et la modernisation de l’administration économique.
Le ministre a insisté : la RDC ne se limite plus à ses mines. Si le cuivre et le cobalt pèsent encore pour près de 90 % des exportations en valeur, selon les dernières données de la Banque centrale du Congo, de nouveaux secteurs émergent. À titre d’exemple, la relance de la production locale de cacao, café et huile de palme dans le Sud-Ubangi, avec les premières unités de transformation locales, amorce un changement de cap vers une économie plus intégrée.
À l’échelle continentale, la RDC s’impose progressivement comme un corridor énergétique stratégique, capable de connecter l’Est et l’Ouest de l’Afrique grâce à ses capacités hydroélectriques, encore largement sous-exploitées. Le ministre a rappelé l’énorme potentiel du site d’Inga, capable à terme de produire jusqu’à 40 000 MW, selon les prévisions de la Banque africaine de développement.
Mukoko Samba a souligné que cette richesse ne pourra pleinement se révéler sans un appui international renforcé en faveur de la paix. Les provinces du Grand Kivu, dotées de terres rares et de vastes superficies agricoles, restent marquées par l’instabilité. Lutter contre l’insécurité dans l’Est du pays devient, selon lui, un impératif non seulement humanitaire, mais aussi économique, conditionnant la transformation durable de la région.
Pour soutenir la stabilité, la RDC privilégie une approche de développement régional, misant sur les infrastructures, la valorisation des ressources locales et une agriculture modernisée. Une orientation qui, selon plusieurs experts du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), pourrait générer une croissance inclusive et réduire de moitié la pauvreté extrême d’ici 2030.
Fermement, Daniel Mukoko Samba a clôturé son intervention en réaffirmant la volonté du gouvernement : faire de la RDC un acteur central de la prospérité africaine, en s’appuyant sur ses propres forces, mais aussi sur des partenariats ouverts et équitables.
— M. KOSI