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Fwamba à l’AN : 516 millions USD mobilisés et une réforme légale pour sortir de la liste grise du GAFI d’ici mai 2025

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Plus de 516 millions de dollars de prêts extérieurs viennent d’être approuvés pour soutenir l’économie congolaise, à l’heure où le gouvernement entame une réforme de sa législation anti-blanchiment dans l’objectif de se faire retirer de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).

Trois accords de prêts ont été soumis à la validation de l’Assemblée nationale lors de l’audition du ministre des Finances, dans le cadre de la ratification de plusieurs ordonnances-lois. Deux de ces accords portent sur un total de 46,6 millions USD : 30 millions accordés par le Fonds de l’OPEP et 16,6 millions par le Fonds africain de développement (FAD). Ces financements seront consacrés à la première phase du Programme Régional de Développement Intégré pour la Résilience (PREDIR). Objectif : améliorer l’accès à l’eau potable dans les provinces du Nord-Ubangi, Sud-Ubangi et Mongala. Les interventions couvriront entre autres les villes de Gbadolite, Mobayi-mbongo et Kotakoli, longtemps marginalisées par les infrastructures de base.

Le troisième accord, beaucoup plus important, concerne un refinancement bancaire de 469 millions USD auprès d’un consortium local. Ce fonds vise à apurer la dette envers les compagnies pétrolières, conséquence du gel des prix des carburants imposé par l’État depuis 2009. Selon les explications fournies, une renégociation des termes a permis de réduire le taux d’intérêt du contrat de 12 % à 10 %, soit un gain immédiat de 44,4 millions USD pour les finances publiques.

En parallèle, le gouvernement se prépare à corriger les lacunes de son arsenal juridique contre le blanchiment des capitaux. La loi 22/068, qui régit la lutte contre le financement du terrorisme et la criminalité financière, va être révisée. Cette réforme vise à répondre aux exigences du GAFI, dont la RDC est membre observateur mais figure depuis février 2022 sur la liste grise — celle des pays jugés insuffisamment rigoureux en matière de surveillance financière. D’après le ministre, sept rapports ont déjà été transmis aux évaluateurs du GAFI. Kinshasa mise sur une levée de cette mesure restrictive d’ici mai 2025.

Ces avancées, à la fois financières et réglementaires, interviennent dans un contexte où la RDC cherche à préserver la confiance de ses bailleurs tout en garantissant un approvisionnement constant en produits essentiels, notamment les carburants. La maîtrise des arriérés, la mise en œuvre d’une politique proactive de refinancement interne, et la normalisation du cadre juridique positionnent le pays comme un acteur qui tente de rassurer sur sa trajectoire économique.

Peter MOYI

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