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RDC : Le FMI évalue l’application des réformes économiques avant un nouveau décaissement

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La cheffe du gouvernement congolais, Judith Suminwa Tuluka, a reçu ce 8 mai à Kinshasa Freddy Matungulu, représentant du Fonds monétaire international, dans le cadre d’un contrôle stratégique. Cette rencontre avait pour objectif la première revue du programme économique convenu entre la RDC et le FMI, incluant les volets FEC (Facilité élargie de crédit) et FRD (Facilité pour la résilience et la durabilité).

L’enjeu immédiat : évaluer si les engagements pris par le gouvernement congolais en janvier 2025 ont été respectés. Le FMI scrute notamment la discipline budgétaire, les efforts pour restaurer la confiance dans les institutions publiques et la prise en compte de la transition climatique dans la planification économique. Le verdict est attendu pour le 13 mai, date à laquelle le rapport de mission doit être transmis officiellement aux instances du FMI à Washington.

Du côté de l’exécutif, la tonalité est ferme. Judith Suminwa a réaffirmé son attachement à l’orthodoxie financière. La Première Ministre a soutenu la nécessité d’appliquer avec rigueur les réformes, notamment celles portant sur la gouvernance des finances publiques, la lutte contre les dépenses hors budget et l’augmentation de la mobilisation des recettes intérieures. « Nous restons déterminés à assurer la bonne gouvernance et la stabilité de notre économie », a-t-elle déclaré.

Depuis la signature de l’accord révisé en janvier dernier, la RDC s’est engagée sur une série de mesures. Parmi elles : la rationalisation des exonérations fiscales, la digitalisation de la chaîne de la dépense publique et un renforcement du contrôle a posteriori par l’Inspection générale des finances. Un autre axe important repose sur l’intégration des risques climatiques dans la politique budgétaire, condition fixée pour bénéficier du financement FRD, créé pour appuyer les pays vulnérables aux chocs environnementaux.

L’évaluation de cette mission pourrait conditionner le décaissement d’un nouveau décrochage financier, de l’ordre de 210 millions de dollars, prévu au titre de la FEC. Elle pourrait aussi influencer la position du FMI à l’égard de la RDC sur les marchés internationaux, à l’heure où le pays s’ouvre davantage à la finance climatique et tente de structurer un cadre macroéconomique plus lisible pour les investisseurs.

À noter que Freddy Matungulu, administrateur pour le groupe Afrique au sein du conseil d’administration du FMI, joue ici un double rôle : celui de relais des attentes du FMI et de diplomate technique, dans un contexte marqué par la volonté du gouvernement de rétablir une relation de confiance avec les bailleurs.

La publication du rapport prévue le 13 mai sera déterminante pour mesurer si les efforts engagés par Kinshasa depuis le début de l’année trouvent un écho favorable dans les standards d’évaluation du FMI.

Peter MOYI

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