Kinshasa : les Rocades freinées par les tensions foncières, la présidence hausse le ton

0
590
rocades Kinshasa

Un an après le lancement des travaux, les Rocades Sud-Est et Sud-Ouest de Kinshasa sont confrontées à une série d’obstacles d’ordre foncier. Lors du Conseil des ministres du 23 mai, le président Félix Tshisekedi a pointé du doigt les conflits liés à l’occupation des terrains traversés par ces chantiers prioritaires.

La situation oppose anciens occupants et nouveaux acquéreurs attirés par la transformation urbaine. En cause : des occupations irrégulières, des titres fonciers litigieux, mais aussi des expropriations mal encadrées. La présidence redoute que ces tensions perturbent l’exécution du projet et renché­rissent son coût global.

Le chef de l’État a ordonné des mesures immédiates : transparence dans les attributions foncières, renforcement du dialogue local, respect des droits des personnes concernées et création de cellules de médiation. Les ministères chargés des Travaux publics, des Affaires foncières, de la Justice et de l’Urbanisme ont 30 jours pour remettre un rapport de situation.

Ces rocades, cofinancées par la joint-venture sino-congolaise SICOMINES, visent à désengorger Kinshasa et connecter les communes périphériques à l’aéroport international. Leur avancée est stratégique, tant sur le plan logistique qu’économique. Tout blocage foncier compromet l’agenda.

Lancée en juin 2024, l’initiative marque une première depuis l’indépendance en matière de grands axes urbains. Elle devrait, à terme, inspirer d’autres projets similaires à l’échelle nationale. Mais pour que cette ambition ne reste pas sur papier, encore faut-il maîtriser le terrain.

— Peter MOYI.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici