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Hausse des prix des carburants : le FMI met la pression sur le gouvernement camerounais

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La flambée récente des prix du pétrole pose des défis majeurs pour l’économie camerounaise, attirant l’attention critique du Fonds monétaire international (FMI). Dans un contexte où le baril atteint actuellement 150 dollars, le FMI exprime ses inquiétudes quant à l’impact financier des subventions sur les carburants et met en garde contre les conséquences sur les objectifs budgétaires du Cameroun.

Selon les analystes financiers, maintenir les niveaux actuels de subvention des prix pourrait compromettre gravement les perspectives financières du pays. La délégation du FMI souligne la nécessité pour le gouvernement camerounais de prendre des mesures significatives, notamment une réduction d’au moins 30% des subventions et une augmentation des prix à la pompe. Ces ajustements sont considérés comme des impératifs pour maintenir l’équilibre budgétaire et poursuivre les projets ambitieux tels que la Stratégie Nationale de Développement à l’horizon 2030.

Les récents échanges entre le gouvernement camerounais et le FMI, dirigés par le chef de mission Cemille Sancak, ont mis en lumière les enjeux cruciaux liés à l’accord FEC-MDC 2021-2024. La discussion a porté sur divers aspects, de la mobilisation des recettes budgétaires à la soutenabilité de la dette, en passant par la nécessité de renforcer la résilience économique et le développement du secteur privé.

Le FMI insiste particulièrement sur la question épineuse des subventions aux carburants, appelant à des réductions significatives en raison de l’incapacité à refléter avec précision les coûts réels à la pompe. Cette demande met le gouvernement dans une position délicate, car la subvention actuelle ne peut être maintenue sans compromettre davantage la stabilité financière du pays.

La situation budgétaire du Cameroun est exacerbée par des facteurs externes, tels que les défis sécuritaires persistants. Face à la hausse continue des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, le pays doit diversifier ses sources de revenus et rationaliser ses dépenses pour éviter des conséquences budgétaires graves.

Le FMI recommande une réduction substantielle de la subvention des carburants, ce qui pourrait se traduire par une augmentation significative du prix à la pompe, atteignant potentiellement 1000 FCFA par litre. Cette mesure est d’autant plus urgente que le FMI reproche au gouvernement les écarts sur le coût réel de la subvention en 2022, reportés en 2023. Selon le rapport de juin 2023 sur la 4ème revue du programme économique et financier, le coût total de la subvention en 2022 a été sous-évalué de plus de 300 milliards de FCFA.

La pression du FMI devrait se faire sentir dans l’élaboration de la loi de finances 2024, avec la nécessité pour le gouvernement de réduire les subventions et d’annoncer une augmentation substantielle des prix des carburants. Ces ajustements seront au cœur des négociations pour le nouveau programme, avec une lettre d’intention devant être soumise au FMI au premier trimestre 2024.

L’impact sur les ménages s’annonce préoccupant, car le maintien des niveaux de subvention passés semble de plus en plus difficile. Les perspectives financières des ménages pourraient être affectées, le gouvernement devant jongler entre la préservation de ses réserves financières et la protection du pouvoir d’achat des citoyens. En l’absence d’une raffinerie compétitive, le Cameroun reste tributaire des importations de carburant, ce qui complique davantage la gestion des fluctuations des prix internationaux du pétrole.

Ce nouveau programme économique, axé sur la résilience et la durabilité, devrait mettre l’accent sur les investissements directs dans des secteurs propices à la croissance. Contrairement aux programmes précédents, centrés sur la gestion de la dette, le contrôle de l’inflation et la stabilisation financière, celui-ci vise à maximiser l’impact des partenaires du programme et à maintenir une trajectoire budgétaire positive. Des réformes fiscales, le développement du secteur informel et un soutien accru au secteur privé sont envisagés pour atteindre ces objectifs ambitieux.

par la rédaction

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