Dans l’industrie du manganèse, les discussions tournent autour de la stabilité des prix, malgré un contexte économique marqué par des pressions sur les coûts et une demande fluctuante. Les dernières observations montrent que les producteurs d’électrolyse de manganèse métallique (EMM) adoptent une posture prudente, entre maîtrise des coûts et gestion stratégique de l’offre.
Les données recueillies le 8 janvier confirment une stabilité des prix au comptant, oscillant entre 12 300 et 12 500 yuans la tonne dans les principales régions de production. Sur le marché international, le prix moyen FOB se maintient entre 1 690 et 1 730 dollars la tonne. Ces chiffres, inchangés par rapport aux jours précédents, témoignent d’un équilibre apparent, mais fragile.
Cette situation s’explique en grande partie par le coût élevé des intrants, notamment celui de l’acide sulfurique, indispensable à la production. Les usines de manganèse, confrontées à ces charges élevées, préfèrent limiter les concessions sur les prix de vente pour préserver leurs marges. Cela réduit leur flexibilité et renforce leur position attentiste sur le marché.
Par ailleurs, bien que la demande reste active, notamment de la part des aciéries en aval, le volume des transactions effectives reste modéré. Ce décalage entre l’intérêt affiché par les acheteurs et les accords réellement conclus traduit une prudence partagée, les industriels cherchant à anticiper les évolutions futures du marché.
Dans ce contexte, les producteurs de manganèse semblent miser sur une stratégie de gestion stricte de l’offre, en adaptant leurs volumes de production aux réalités économiques actuelles. Une telle approche vise à limiter les risques liés à une volatilité accrue des coûts ou à un ralentissement de la demande.
Pour l’instant, les conditions du marché ne laissent que peu de place à des fluctuations marquées des prix. Néanmoins, une variation des coûts de production ou une accélération de la demande pourrait rapidement redessiner l’équilibre actuel, plaçant les acteurs de l’industrie face à de nouveaux défis.
— Peter MOYI