spot_imgspot_imgspot_img

700 hectares de cacaoyers et des centaines de tonnes de maïs : un double pari gagnant pour la Tshopo

Partager

En plein cœur de la province de la Tshopo, un mouvement discret mais puissant prend forme : celui d’une agriculture pensée pour demain. La Coopérative des cultivateurs de cacao a entrepris de transformer des terres en jachère en champs fertiles, mêlant ambitions écologiques et développement rural.

Au départ, l’idée pouvait sembler improbable. Selon Dominique Kasimba, président de la Coopérative, convaincre les habitants de la région de se tourner vers des cultures pérennes comme le cacao relevait d’un véritable défi. « Les mentalités étaient figées, et les terres laissées à l’abandon depuis des années servaient uniquement à des cultures vivrières éphémères. Il fallait proposer une vision plus large, plus durable. »

C’est en misant sur la complémentarité des cultures et une approche inclusive que cette initiative a trouvé sa voie. Le cacao, cultivé sur près de 700 hectares, ne se limite pas à ses objectifs commerciaux. Il agit également comme un levier pour la reforestation et la restauration des écosystèmes locaux. Dans ces zones où les sols étaient devenus pauvres, la plantation de cacaoyers a permis de redonner vie à la terre tout en maintenant une production agricole essentielle pour les communautés.

Les résultats parlent d’eux-mêmes. Des centaines de tonnes de maïs, cultivées en parallèle, sont aujourd’hui transformées localement en semoule. Une première dans la région. « Nous avons désormais la capacité de valoriser notre production sur place, ce qui réduit les coûts et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs », se réjouit Dominique Kasimba.

Avec ses 1 680 membres actifs et ses 4 000 hectares de terres exploitées, la Coopérative ne se contente pas d’une approche traditionnelle. En diversifiant les cultures et en impliquant les producteurs dans chaque étape, elle dessine les contours d’une économie locale plus robuste, où chacun trouve sa place.

Ce modèle, bien qu’encore perfectible, suscite l’espoir. Mais le chemin reste semé d’embûches. Manque d’équipements modernes, nécessité de former davantage d’agriculteurs, accès limité aux financements : les défis sont nombreux, et les solutions devront être à la hauteur des ambitions.

Pour les habitants de la Tshopo, cette initiative représente bien plus qu’un projet agricole. Elle incarne une nouvelle manière de penser l’avenir, où l’équilibre entre la nature et les besoins humains devient une priorité.

— Peter MOYI

En savoir +

A la Une