Le 29 septembre 2023, la Banque mondiale a donné son feu vert à un financement colossal de 365 millions de dollars, provenant de l’Association internationale de développement (IDA), dans le but de stimuler l’autonomisation des femmes en Afrique. Cette décision est le fruit d’une initiative ambitieuse visant à améliorer la situation socio-économique des femmes en Afrique subsaharienne.
Le Projet SWEDD+ : Un Élan d’Espoir pour les Femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre
Ce financement s’inscrit dans le cadre du projet d’autonomisation des femmes et de dividende démographique plus en Afrique subsaharienne, également connu sous le nom de SWEDD+. L’objectif principal de ce projet est d’accroître l’accès des jeunes filles et des femmes à l’éducation, aux opportunités économiques et aux services de santé de qualité. Le tout, bien sûr, en renforçant les capacités institutionnelles en matière d’égalité des sexes.
Le SWEDD+ s’adresse particulièrement aux jeunes filles vulnérables, âgées de 10 à 19 ans, qui sont confrontées à des risques majeurs, notamment des mariages ou des grossesses précoces, des violences sexuelles et sexistes, ainsi que l’abandon prématuré de leur scolarité. Plus de deux millions de ces jeunes femmes devraient bénéficier directement de ce projet, leur offrant ainsi des perspectives d’avenir plus prometteuses.
Le projet SWEDD+ fait suite au succès du projet SWEDD initial, couvrant neuf pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Cette expansion traduit l’engagement continu envers l’autonomisation des femmes dans une région où l’égalité des sexes est un défi de taille.
Un Impact Significatif sur la Transition Démographique de l’Afrique
Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, souligne l’importance de l’autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes pour accélérer la transition démographique de l’Afrique. En effet, cet effort contribue à favoriser le développement humain, à renforcer le capital humain et à soutenir une croissance économique inclusive.
L’Afrique subsaharienne est confrontée à des défis uniques concernant les adolescentes. Elles font face à des possibilités d’emploi limitées, à des normes sociales contraignantes et à des lois restrictives qui entravent leur plein potentiel. En dépit de la dynamique des économies africaines, les inégalités de genre persistent, entravant ainsi le potentiel économique du continent.
Selon les données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), en 2018, les femmes représentaient plus de 50 % de la population totale du continent, toutefois, elles ne généraient que 33 % du produit intérieur brut (PIB) collectif de l’Afrique. Ces chiffres démontrent clairement l’ampleur du défi à relever pour atteindre une véritable égalité des sexes en matière d’accès aux opportunités économiques.
En somme, ce financement de 365 millions de dollars de la Banque mondiale s’avère être une avancée majeure dans la quête de l’autonomisation des femmes en Afrique. Il est destiné à briser les barrières qui entravent le potentiel des femmes, tout en contribuant à une croissance économique plus inclusive. Le SWEDD+ représente un espoir renouvelé pour des millions de jeunes filles et de femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre, qui aspirent à un avenir meilleur. Le chemin vers l’égalité des sexes et le renforcement du rôle des femmes dans le développement de la région continue, avec cette nouvelle injection de fonds, à s’ouvrir davantage.
Par Mitterrand Masamuna, Journaliste Économique