Est de la RDC : l’insécurité alimentaire s’aggrave, le PAM lance un appel urgent aux bailleurs

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Crise alimentaire

Plus de 500 millions de dollars sont nécessaires au Programme alimentaire mondial (PAM) pour poursuivre son aide humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays voisins, indique un rapport relayé mercredi par l’Agence congolaise de presse. Cette demande de fonds intervient dans un contexte marqué par une intensification des conflits à l’est du pays et une hausse des déplacements de population.

433 millions de dollars sont requis pour financer les opérations d’urgence du PAM en RDC jusqu’en octobre 2025. L’organisation prévoit également de mobiliser 72 millions de dollars supplémentaires pour continuer son assistance aux réfugiés congolais installés au Burundi, Rwanda, Tanzanie et Ouganda d’ici la fin de l’année.

Sans un soutien rapide, plusieurs programmes risquent d’être suspendus dès octobre. Au Burundi, plus de 80 000 réfugiés – dont 25 000 récemment arrivés de RDC – reçoivent actuellement une aide du PAM. En mars, les rations alimentaires ont été réduites de moitié, faute de moyens.

La situation est similaire au Rwanda, où 130 000 réfugiés, dont 15 000 nouveaux arrivants congolais, ont vu leur assistance monétaire amputée de 50 % en avril. En Tanzanie, les réductions sont plus marquées : les rations pour 186 000 réfugiés originaires de RDC et du Burundi sont passées de 82 % à 65 % en mai, avec une nouvelle baisse prévue à 50 % en juin.

En Ouganda, le PAM soutient aujourd’hui environ 630 000 réfugiés, contre 1,6 million en avril. Ce recul s’explique par la baisse du financement alors même que le pays enregistre des taux de malnutrition aiguë supérieurs à 15 %, seuil fixé pour une urgence nutritionnelle selon les normes internationales.

Entre janvier et avril 2025, près de 140 000 Congolais ont fui vers les pays voisins. Le Burundi et l’Ouganda accueillent les deux plus importants contingents, avec respectivement 70 000 et 60 000 réfugiés enregistrés sur la période. Nombre d’entre eux ont dû quitter leurs terres agricoles et vivent désormais sans accès stable à la nourriture, aux soins ou à un abri.

Les données du PAM soulignent également une détérioration rapide de la sécurité alimentaire dans les provinces congolaises de l’Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tanganyika. Le nombre de personnes en insécurité alimentaire aiguë y est passé de 6,6 à 7,9 millions. Parmi elles, 2,3 millions seraient en situation d’urgence alimentaire.

La production agricole dans le Grand Nord du Nord-Kivu, l’une des principales zones rurales du pays, est en chute libre, affectée par les violences armées et les mouvements massifs de populations. Une récente évaluation indique que plus de 90 % des ménages dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu réduisent la taille de leurs repas, consomment des produits alimentaires peu nutritifs ou sollicitent une aide extérieure.

Face à ces contraintes, le PAM tente de maintenir ses opérations humanitaires, mais les besoins dépassent largement les capacités actuelles de l’organisation.

— M. MASAMUNA

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