Kisangani va recevoir 120 000 sacs de ciment pour freiner la spéculation locale

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ppc ciment

La société PPC Barnet a annoncé la livraison de 120 000 sacs de ciment à Kisangani, dans la province de la Tshopo, où les prix ne cessent de grimper. Cette opération vise à apaiser la tension sur le marché local, alimentée par des pratiques spéculatives profitant d’une offre devenue incertaine.

La cargaison arrivera par le fleuve Congo, voie de ravitaillement choisie pour contourner les obstacles logistiques habituels qui ralentissent l’acheminement depuis le Kongo-Central. Dans cette province enclavée, dépourvue d’usine de production de ciment, l’offre dépend essentiellement des importations via Kinshasa et des arrivages depuis l’Ouganda. Ce déséquilibre entre offre et demande a poussé certains commerçants à augmenter les prix de manière opportuniste.

« Quand la rareté devient une excuse pour spéculer, c’est la population qui paie le prix fort, » a dénoncé Patrick Kahasha, directeur général de PPC Barnet. L’entreprise espère ainsi briser la chaîne spéculative en réintroduisant de la disponibilité sur le marché local.

Mais au-delà de cette opération de stabilisation, l’approche de PPC Barnet semble s’inscrire dans une stratégie plus large. Depuis plusieurs années, la société s’efforce de se positionner comme un acteur impliqué dans le tissu local. Elle finance notamment des projets d’électrification dans des zones rurales comme Zamba, participe à la construction d’écoles et de centres de santé, et soutient des actions environnementales.

La direction affirme également investir dans le développement des compétences en formant des ouvriers locaux et en recrutant prioritairement des talents nationaux. Ces initiatives visent à créer un lien durable avec les communautés bénéficiaires. « Construire, c’est aussi éduquer, soigner et transmettre, » martèle un cadre de la société.

L’approvisionnement en ciment annoncé ne se limite pas au mois de juin. Une seconde livraison est prévue en juillet pour garantir une continuité et éviter tout retour rapide à la pénurie.

Dans une province aussi stratégique que la Tshopo, où le secteur de la construction reste un moteur de croissance locale, cette opération pourrait permettre de relancer des chantiers bloqués par le manque de matériaux. Mais tout dépendra de la régularité des livraisons et de la capacité de l’administration provinciale à surveiller les circuits de distribution.

Reste à savoir si cet effort sera suffisant pour dissuader les revendeurs de contourner les prix officiels, ou s’il faudra aller plus loin dans la régulation du marché.

M. MASAMUNA

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