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La fermeture du pont Gombari fait bondir le prix du ciment de 15 à 25 dollars dans le Haut-Uele et l’Ituri

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Depuis plusieurs mois, les échanges commerciaux entre le Haut-Uele et l’Ituri sont ralentis par un problème inattendu : la dégradation avancée du pont Gombari. Ce passage stratégique, reliant des localités importantes et facilitant l’approvisionnement depuis l’Ouganda, est aujourd’hui inutilisable. La situation met en lumière les fragilités des infrastructures de transport dans cette région pourtant essentielle pour l’économie locale.

Le pont Gombari, habituellement emprunté par des dizaines de véhicules chaque jour, est désormais impraticable. Les plaques métalliques et la structure de l’ouvrage, usées par le temps, menacent de s’effondrer sous le poids des camions. Les transporteurs sont contraints de trouver des alternatives, souvent longues et coûteuses, pour livrer leurs marchandises. Certains véhicules effectuent des détours par des axes éloignés, tandis que d’autres optent pour le transbordement : un processus laborieux qui consiste à décharger les marchandises d’un côté du pont pour les recharger de l’autre.

Cette réorganisation logistique a des répercussions directes sur les prix. Les commerçants, confrontés à des coûts supplémentaires, n’ont d’autre choix que de répercuter ces hausses sur les consommateurs. Ainsi, le prix d’un sac de ciment importé d’Ouganda, qui s’élevait à 15 dollars il y a peu, atteint désormais 25 dollars. Les denrées de base, comme le sucre, connaissent la même tendance. Là où un verre de sucre coûtait 600 francs congolais, il faut désormais débourser 1 000 francs, un bond qui pèse lourd sur les ménages.

Les transporteurs ne sont pas les seuls affectés. Les habitants, pour se déplacer entre les deux provinces, doivent également faire face à une augmentation des frais de transport. L’absence d’un itinéraire direct complique la vie quotidienne de milliers de personnes, accentuant le sentiment d’isolement dans une région déjà marquée par des défis économiques et sociaux.

Face à cette situation, les appels au secours se multiplient. Les commerçants, tout comme les acteurs de la société civile, exhortent le gouvernement à agir rapidement pour réhabiliter le pont. Ils mettent en garde contre une détérioration progressive des conditions de vie dans la région si aucune mesure n’est prise. « Il ne s’agit pas seulement d’un pont, mais d’une artère vitale pour nos communautés », souligne un représentant local.

Pour le moment, les autorités n’ont pas encore annoncé de plan concret pour résoudre cette crise. Les habitants et les opérateurs économiques espèrent qu’une réponse rapide viendra, afin de désamorcer une situation qui risque de s’enliser davantage. Ce blocage, au-delà de ses implications locales, soulève aussi la question plus large de l’état des infrastructures dans le pays et de leur impact sur le développement économique.

— M. KOSI

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