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La Zambie en pleine restructuration de dette : appel à l’équité dans l’implication des créanciers privés

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Par Mitterrand Mass, Journaliste Économique

Le panorama économique international est actuellement témoin d’un épisode de restructuration de dette, mettant en scène la Zambie, pays d’Afrique australe. Au cœur de cette manœuvre financière, le G20 a établi un cadre commun, prescrivant la participation des créanciers privés à cette entreprise complexe. Cependant, des réserves ont émergé quant à l’accord de principe entre la Zambie et les détenteurs de ses euro-obligations, suscitant des appels à une implication équitable.

La République populaire de Chine, en tant que créancier majeur de la Zambie, exhorte les autres parties à assumer une « charge équitable » dans le processus de restructuration de la dette, en harmonie avec le principe d’action commune. Cette déclaration du ministère chinois des Affaires étrangères intervient après que le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres créanciers officiels aient exprimé des réserves à l’égard de l’accord de principe.

Le communiqué du ministère zambien des Finances, publié le 10 novembre, a mentionné les réserves émises par les créanciers officiels, dont la Chine. Bien que les détails précis de ces réserves n’aient pas été divulgués, l’ONG britannique Debt Justice suggère que les détenteurs d’euro-obligations pourraient recevoir des avantages financiers disproportionnés par rapport aux créanciers officiels, violant ainsi les principes du Cadre commun du G20.

Un Accord en Question

L’accord de principe, conclu fin octobre, prévoit l’émission de nouvelles euro-obligations d’une valeur totale de 3,135 milliards de dollars, arrivant à échéance en 2035 et 2053. Ce montant dépasse la valeur nominale de l’encours des euro-obligations zambiennes actuelles. Ce scénario soulève des interrogations sur la conformité aux normes du G20, qui préconise une participation des créanciers privés comparable à celle des créanciers officiels.

Chronologie de la Restructuration

Ce développement intervient à peine deux semaines après la signature d’un accord entre Lusaka et ses créanciers officiels sur la restructuration de 6,3 milliards de dollars de dettes. Cet accord, outre la prolongation des échéances de prêts, prévoit des réductions significatives des taux d’intérêt, marquant un pas significatif dans la stabilité financière du pays.

Depuis son défaut de paiement en 2020, la Zambie a sollicité en février 2021 une restructuration de sa dette extérieure, atteignant environ 13 milliards de dollars. Les négociations ont été entravées par des désaccords persistants entre les pays occidentaux, traditionnels architectes des processus de restructuration, et la Chine, désormais le plus grand créancier bilatéral mondial.

En somme, la Zambie, en quête de stabilité économique, se retrouve au centre d’un débat sur l’équité dans la restructuration de dette, rappelant ainsi la complexité des relations financières internationales. À mesure que les pourparlers progressent, l’équilibre entre les créanciers privés et officiels demeure un enjeu crucial pour l’avenir financier du pays.

Par Mitterrand Mass, Journaliste Économique

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