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Le cuivre chute à 9 676 $ : la RDC menacée par une baisse de ses recettes minières

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Le cuivre fléchit à 9 676,5 dollars la tonne sur le London Metal Exchange, en recul de 0,2 %, plombé par deux forces de rappel : la montée des tensions militaires entre Israël et l’Iran, et un dollar qui continue de s’apprécier sur fond de prudence monétaire.

Depuis cinq jours, Tel-Aviv et Téhéran échangent des frappes, alimentant une onde de choc sur les marchés internationaux. La volatilité s’installe, et les gestionnaires d’actifs privilégient la liquidité au détriment des matières premières. Dans ce climat d’incertitude, les investisseurs coupent les positions sur les actifs cycliques, en particulier les métaux, traditionnellement sensibles au ralentissement de la demande industrielle mondiale.

Le renforcement du billet vert, qui suit une logique de refuge mais aussi une anticipation d’un maintien des taux par la Réserve fédérale, aggrave la pression sur les prix. Un dollar fort rend les matières premières plus coûteuses pour les acheteurs utilisant d’autres devises, ralentissant la demande physique. La tendance actuelle est soutenue par des arbitrages défavorables sur le cuivre, malgré des niveaux proches de 10 000 dollars la tonne atteints en avril.

À ce stade, les contrats à terme sur les actions américaines affichent un recul marqué, traduisant une aversion au risque amplifiée par les déclarations du président américain appelant à l’évacuation de Téhéran. Dans les marchés à terme, cette configuration accroît la corrélation entre les indices boursiers et les métaux, tous deux pénalisés par une stratégie d’allègement généralisée.

Le marché chinois reste une variable centrale mais peu favorable dans l’immédiat. L’activité manufacturière peine à repartir durablement, et les stocks visibles sur le Shanghai Futures Exchange sont en hausse depuis deux semaines. La faiblesse de la demande intérieure chinoise limite le soutien à la reprise des cours.

En Afrique, ce contexte inquiète particulièrement les pays producteurs. En RDC, le cuivre représente plus de 40 % des recettes d’exportation. Toute baisse prolongée des cours en dessous de 9 500 dollars la tonne fragiliserait l’équilibre budgétaire et les prévisions de mobilisation fiscale pour le second semestre 2025. À Lubumbashi comme à Kolwezi, les industriels surveillent étroitement l’évolution des prix et le niveau d’engagement des fonds internationaux dans les contrats à terme.

Les prochains jours dépendront de deux facteurs : l’intensité militaire au Moyen-Orient et les signaux de politique monétaire émis par la Réserve fédérale. Si aucune détente n’apparaît, les métaux risquent de connaître une période d’instabilité durable, au détriment des économies à forte dépendance extractive.

Peter MOYI

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