Le 10 septembre 2024, la Banque Centrale du Congo (BCC) a bénéficié d’une injection financière notable, à hauteur de 15,70 milliards de Francs congolais (CDF), soit environ 5 millions de dollars américains (USD). Cette somme provient de l’émission d’Obligations du Trésor par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC), sous la supervision du ministère des Finances.
L’opération en question repose sur la titrisation de la créance de la BCC envers le Trésor public. Le mécanisme financier permet à l’État de transformer ses dettes en obligations, accessibles à différents investisseurs. Ces titres ont une maturité de cinq ans, avec une échéance de remboursement prévue pour le 10 septembre 2029. Le ou les détenteurs de ces obligations recevront ainsi le montant total à cette date.
La titrisation, souvent utilisée pour optimiser les bilans financiers, implique la transformation des créances en instruments financiers négociables. Dans ce cas précis, la Banque Centrale, détenant une créance sur le Trésor public, a la possibilité de revendre cette dette à des investisseurs sous forme de titres, tout en améliorant ses propres comptes financiers. Cela permet à l’État d’honorer sa dette envers la BCC sur une durée déterminée, en fonction d’un taux d’intérêt fixé au moment de l’émission.
Un enjeu économique à long terme
Les Obligations du Trésor indexées, comme celles émises ici, sont des titres de créance émis par le Trésor public d’un État. Ces obligations permettent à un gouvernement de lever des fonds tout en offrant aux investisseurs une opportunité de placement à moyen ou long terme, généralement au-delà de trois ans. Dans le cadre de cette transaction, le remboursement est garanti par l’État, apportant ainsi une certaine sécurité aux investisseurs.
Le recours à la titrisation est une stratégie qui tend à renforcer la gestion des finances publiques, en particulier lorsqu’il s’agit de réduire la charge des dettes dans les bilans de la Banque Centrale. À travers la vente de créances sous forme de titres, la BCC sort progressivement ces dettes de ses comptes, une mesure souvent perçue comme bénéfique dans le cadre d’un redressement financier.
Dans ce cas précis, l’opération menée avec la BCC a également pour objectif de redonner de la liquidité à l’institution, tout en permettant à l’État de se refinancer sur le marché intérieur. Cette gestion rigoureuse des créances par titrisation montre l’importance d’une telle approche dans le cadre d’un assainissement des finances publiques.
Un impact sur le marché intérieur
En injectant 15,70 milliards de CDF dans l’économie congolaise, cette opération aura un impact direct sur la circulation monétaire et sur les investisseurs intéressés par ce type d’obligations. Cela s’inscrit dans une logique de maîtrise des finances publiques et de gestion des dettes. Pour l’État, l’émission de ces Obligations du Trésor s’avère être une solution efficace pour faire face à ses engagements financiers, tout en offrant aux épargnants une possibilité d’investissement sécurisée.
En somme, cette démarche de titrisation vise non seulement à assainir les finances de la Banque Centrale du Congo, mais aussi à stimuler le marché intérieur à travers une meilleure circulation de la dette publique.