Le 17 mars 2025, la Banque Centrale du Congo (BCC) a publié des données économiques clés reflétant la situation monétaire et financière de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces informations couvrent notamment le taux de change du franc congolais (CDF), les tendances inflationnistes et les mesures de politique monétaire en vigueur.
Le taux de change officiel du dollar américain (USD) s’établit à 2 854,8469 CDF, indiquant une légère appréciation par rapport à la semaine précédente où il était de 2 863 CDF/USD. Cette stabilité relative du CDF suggère une gestion efficace du marché des changes par la BCC. Parallèlement, d’autres devises internationales ont connu des variations :
- L’euro (EUR) est coté à 3 094,6927 CDF, en hausse par rapport à la période précédente.
- La livre sterling (GBP) atteint 3 694,6212 CDF, montrant une tendance similaire.
- Le franc suisse (CHF) s’élève à 3 229,5002 CDF, reflétant une pression continue sur la monnaie nationale face aux principales devises.
Concernant l’inflation, les chiffres au 15 mars 2025 indiquent une légère stabilisation, bien que les niveaux demeurent élevés :
- L’inflation hebdomadaire est de 0,143 %, en baisse par rapport à la semaine précédente.
- L’inflation cumulée annuelle atteint 2,048 %, signalant une progression maîtrisée mais toujours préoccupante.
- Le glissement annuel se situe à 10,604 %, maintenant l’inflation au-dessus du seuil critique de 10 %.
Les principaux facteurs contribuant à cette inflation persistante sont les augmentations des prix des produits alimentaires, des boissons non alcoolisées, ainsi que des coûts liés au logement, à l’électricité, à l’eau et aux transports.
En réponse à ces pressions, la BCC maintient une politique monétaire stricte avec des taux d’intérêt élevés :
- Le taux directeur est fixé à 25 % depuis août 2023.
- Les bons de la BCC offrent des rendements attractifs :
- 7 jours : 24,39 %.
- 28 jours : 25 %.
- 84 jours : 25 %.
Ces taux élevés visent à contrôler la masse monétaire en circulation, mais ils peuvent également restreindre l’accès au crédit pour les entreprises et les ménages, potentiellement freinant l’investissement et la consommation.
Par ailleurs, l’encours global des titres publics du gouvernement congolais s’élève à 3 755 milliards de CDF (environ 1,2 milliard de dollars) au 26 février 2025. Lors de l’adjudication du 4 février 2025, le Trésor public a levé 85 milliards de CDF en obligations du Trésor indexées d’une maturité de 1 an et 6 mois, avec un taux d’intérêt de 13 % l’an. Le taux de couverture était de 121,5 %.
En dépit de ces mesures, la croissance économique de la RDC reste robuste, principalement soutenue par un secteur minier solide. Après avoir atteint 8,9 % en 2022, la croissance du PIB réel s’est maintenue à 8,4 % en 2023. Cependant, les projections pour 2024 et 2025 indiquent un ralentissement à respectivement 5,7 % et 5,6 %, en raison de la décélération du secteur minier et des défis persistants tels que l’insécurité dans l’est du pays et les pressions inflationnistes.
En conclusion, la RDC affiche une stabilité monétaire relative, mais doit relever des défis liés à l’inflation persistante et à l’accès au crédit. Une approche équilibrée entre maintien de la stabilité financière et soutien à la croissance économique sera essentielle pour assurer un développement durable et inclusif.
— Peter MOYI