Dans un contexte marqué par des variations significatives sur le marché des métaux, l’aluminium a enregistré une baisse notable, atteignant son niveau le plus bas depuis un mois. Cette tendance s’explique principalement par l’augmentation des stocks de métal sur le Shanghai Futures Exchange (ShFE) et par l’absence de nouvelles sanctions américaines à l’encontre des métaux russes, un facteur qui avait initialement alimenté les spéculations sur une possible hausse des prix.
À Londres, le prix de l’aluminium pour livraison dans trois mois s’est stabilisé près de son plancher mensuel, s’établissant à 2.187 dollars la tonne. Cette valeur contraste avec le pic atteint la semaine précédente, où le métal avait touché un sommet de trois semaines, porté par l’anticipation de restrictions commerciales américaines visant spécifiquement le secteur métallurgique russe.
Tom Price, analyste chez Liberum, a partagé son analyse sur la situation, soulignant l’impact potentiel de telles sanctions. « Il serait contre-productif pour les États-Unis de cibler l’aluminium russe, compte tenu du risque de représailles. Ces dernières pourraient se traduire par une limitation des exportations de platinoïdes, avec des répercussions directes sur l’industrie automobile mondiale, » explique-t-il.
L’analyste a également mis en lumière une tendance inhabituelle sur le marché de Shanghai, où l’on observe une hausse des stocks de cuivre et de zinc, phénomène typique de cette période de l’année. Toutefois, l’augmentation des réserves d’aluminium et de nickel attire l’attention. « Cette situation pourrait indiquer une réintroduction de métal sur le marché par des acteurs spéculatifs, » ajoute Price.
Les données récentes montrent que les stocks d’aluminium à Shanghai ont connu une hausse spectaculaire de 65,6% la semaine dernière, atteignant 173.482 tonnes, un chiffre inédit depuis mai. Parallèlement, les réserves de nickel ont augmenté de 11%, s’établissant à 17.758 tonnes, un niveau qui n’avait pas été observé depuis décembre 2020. La Russie, pour sa part, a contribué à hauteur de 3,8 millions de tonnes à la production mondiale de nickel en 2023, représentant environ 6% du total global. Sur le London Metal Exchange (LME), le prix du nickel a régressé de 1,3%, se fixant à 17.265 dollars la tonne.
Ces mouvements de marché reflètent les complexités et les interdépendances qui caractérisent l’économie globale, mettant en évidence l’influence des décisions politiques sur les dynamiques commerciales internationales.
Par LA RÉDACTION