La course à la succession d’Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (BAD) en 2025 s’annonce déjà comme un enjeu majeur pour le continent en pleine mutation économique. Akinwumi Adesina, actuellement en fin de son deuxième mandat, ne peut plus se représenter statutairement, ouvrant ainsi la voie à une compétition acharnée entre les prétendants. Parmi eux, Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).
La candidature de Tolli a été officiellement présentée le 9 février par l’exécutif tchadien lors de la conférence extraordinaire des chefs d’État de la CEMAC, et a été soutenue sans réserve par ces derniers. Cette démarche diplomatique, précédée par des émissaires tchadiens auprès de chaque chef d’État, souligne l’importance stratégique de cette élection.
La BAD, dont le président est élu par le conseil des gouverneurs, composé des représentants des pays membres, voit son président exercer un rôle crucial dans les orientations économiques du continent. Les voix du conseil des gouverneurs, généralement constitué de ministres des Finances, du plan, ou de gouverneurs de banques centrales, dépendent des paiements au titre des souscriptions au capital de la banque.
Après l’aval de la CEMAC, Abbas Mahamat Tolli devra convaincre la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), un bloc régional élargi comprenant, outre la CEMAC, l’Angola, Sao Tomé et Principe, la RD Congo, le Rwanda et le Burundi.
Si élu, Abbas Mahamat Tolli serait le premier originaire de la CEMAC à présider la BAD, marquant ainsi une étape significative dans l’histoire de l’institution panafricaine. Fort de ses 51 ans et d’une solide formation à l’École nationale d’administration (ENA) de Paris et à l’université du Québec, Tolli affiche un parcours remarquable, occupant des postes de haute responsabilité tant au niveau national que régional.
En 2001, il prend les rênes de la direction des douanes et des droits indirects du Tchad, avant de devenir directeur du cabinet civil de la Présidence de la République en 2003. Ministre des Finances puis ministre des Infrastructures et Équipements en 2005, Tolli a contribué de manière significative au développement économique de son pays.
Avant de prendre la tête de la BEAC en 2017, il a occupé des postes clés, tels que Président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) et secrétaire général de la COBAC, l’organe de régulation bancaire de la CEMAC. Soulignons que depuis sa création en 1964, la BAD a connu sept présidents et un président par intérim, à savoir Godwin Gondwe (1979-1980).
Par la Rédaction