Lemba : Jia Mei entame la reconstruction du tronçon Ngaba–Intendance à Kinshasa

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Ngaba–Intendance

L’avenue de l’Université entame un nouveau chapitre. Sur le tronçon reliant le rond-point Ngaba à l’intendance, les engins de l’entreprise chinoise Jia Mei ont commencé à déblayer les premiers mètres de ce qui s’annonce comme une profonde transformation du sud de Kinshasa. Objectif : fluidifier la circulation dans un secteur longtemps négligé, tout en adaptant les infrastructures aux besoins actuels d’une capitale sous pression démographique.

Sur place, le béton armé remplacera l’asphalte détérioré. La chaussée sera élargie à 7 mètres, et les dispositifs d’évacuation d’eaux usées seront renforcés. Selon l’ingénieur Nivel, en charge du chantier pour l’Hôtel de Ville de Kinshasa, les travaux devraient s’accélérer dès que les contraintes géotechniques identifiées seront levées. Il reconnaît des zones imprévisibles mais assure que l’effort sera maintenu sans relâche : « On avance selon ce que le terrain nous permet. Pas de promesse en l’air sur la durée, mais nous faisons le maximum pour libérer cette route au plus vite ».

Les riverains ne cachent pas leur satisfaction. Dans ce coin enclavé de la commune de Lemba, la dégradation de la route depuis des années a alourdi le coût du transport, fragilisé les commerces, et réduit la fréquentation scolaire. Rudy Ngola, conducteur de moto-taxi, parle d’un « soulagement » : « Ce chantier, on l’attendait depuis des années. Si le gouvernement garde un œil sur son bon déroulement, Kinshasa peut enfin sortir de l’immobilisme ».

Le projet est financé par le Trésor public et supervisé localement par l’Hôtel de Ville. Ce n’est pas le premier engagement de l’État sur cette voie stratégique, mais jusqu’ici, les interventions étaient souvent partielles ou abandonnées en cours de route. Cette fois, les autorités assurent que le suivi sera rigoureux, avec des audits techniques et financiers prévus à chaque étape.

Les données disponibles montrent que plus de 23 000 véhicules empruntent quotidiennement ce tronçon, dont plus de 60 % sont des taxis et transports collectifs. La congestion y est chronique, aggravée par les eaux stagnantes et l’absence de caniveaux entretenus. Le nouveau plan d’aménagement prévoit également des trottoirs et des bandes de stationnement, une première pour cette portion.

Si ce chantier aboutit, il pourrait devenir une référence dans la gestion urbaine locale. Il témoigne aussi d’un retour progressif à une logique de planification à long terme, indispensable dans une ville dont la population dépasse les 17 millions d’habitants, selon les dernières projections de l’INS en 2024.

M. MASAMUNA

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