La République Démocratique du Congo (RDC), en tant que plus grand pays d’Afrique sub-saharienne, dispose d’énormes ressources naturelles, mais elle fait face à des défis majeurs en ce qui concerne la mobilisation des recettes fiscales et douanières. La présence de deux régies financières, la Direction Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de Participations (DGRAD), ainsi que les limites de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, compliquent davantage cette problématique.
La dualité des régies financières
L’existence de deux régies financières en RDC, la DGI et la DGRAD, crée une certaine confusion et complexité dans la collecte des recettes fiscales et douanières. Chacune de ces entités a ses propres compétences et attributions, ce qui comporte toujours des risques des doublons, des incohérences et une coordination inefficace.
La DGI est principalement responsable de la collecte des impôts, notamment l’impôt sur le revenu, la TVA, les droits d’enregistrement, et autres taxes. D’un autre côté, la DGRAD est chargée de la perception des recettes domaniales et participe à la gestion des contentieux fiscaux. Cette division des responsabilités peut entraîner des litiges entre les deux entités et créer des failles dans la mobilisation des recettes.
Les défis de la mobilité et de la couverture territoriale
Un autre défi majeur auquel est confrontée la RDC est la couverture territoriale des régies financières. En raison de la taille du pays, des zones éloignées et parfois difficilement accessibles, l’autorité de l’État et la capacité à collecter des recettes fiscales sont limitées. Les régions reculées ont souvent des systèmes économiques informels qui échappent à la régulation fiscale.
De plus, la corruption et la fraude fiscale sont endémiques, ce qui affaiblit davantage la capacité de l’État à mobiliser des recettes. La corruption au sein des régies financières et des douanes conduit à des pertes de recettes importantes.
Perspectives pour une mobilisation efficace des recettes
Pour surmonter ces défis, la RDC doit prendre des mesures importantes. Tout d’abord, la rationalisation des deux régies financières est essentielle. La clarification des responsabilités et des compétences de chaque entité, ainsi que la coordination efficace entre elles, sont nécessaires pour éviter les doublons et les incohérences.
En ce qui concerne la couverture territoriale, il est impératif de renforcer la présence de l’État dans les régions éloignées. Cela nécessite des investissements dans l’infrastructure et la formation du personnel pour atteindre les zones reculées. L’utilisation de la technologie, telle que les systèmes de paiement électronique et la dématérialisation des procédures douanières, peut également contribuer à améliorer la collecte des recettes.
La lutte contre la corruption et la fraude fiscale doit être une priorité. Cela implique une réforme en profondeur des régies financières, la mise en place de mécanismes de contrôle interne et externe, ainsi que des incitations pour encourager le respect des lois fiscales.
En conclusion, la mobilisation efficace des recettes fiscales et douanières en RDC est un défi complexe, mais crucial pour le développement économique du pays. La rationalisation des régies financières, l’extension de la couverture territoriale, et la lutte contre la corruption sont des étapes essentielles pour améliorer la situation. Le succès dans ce domaine pourrait non seulement renforcer les finances publiques, mais également renforcer la confiance des investisseurs et favoriser la croissance économique en RDC.