Lubumbashi, 22 mai 2025 – Deux provinces clés perdues, des recettes en baisse de 35 % depuis 2022. Le directeur général de l’OGEFREM, William Kazumba, a interpellé ses équipes lors de réunions urgentes à Kasumbalesa et Lubumbashi. Objectif : inverser la tendance malgré la guerre qui frappe l’Est de la RDC. « Le Nord et le Sud-Kivu représentaient près de 45 % de nos revenus avant le conflit », rappelle-t-il, citant un rapport interne de 2023. Aujourd’hui, ces territoires, riches en minerais et axes commerciaux vitaux, sont sous contrôle de groupes armés.
La visite du futur port sec de Kasumbalesa, projet phare évalué à 120 millions de dollars selon la Banque mondiale, a accentué l’urgence. « Ce port doit devenir un poumon économique, mais sans efforts collectifs, nous perdrons la bataille », insiste Kazumba. Les autres antennes de l’office — Kalemie, Bukavu, Goma — subissent des perturbations logistiques récurrentes, avec une baisse moyenne de 22 % de leur activité depuis janvier 2024.
Le directeur mise sur un sursaut patriotique. « Les primes liées aux performances seront revalorisées », promet-il, tout en appelant à « une gestion frugale » des ressources. Une allusion directe aux dysfonctionnements internes dénoncés par un audit de la Cour des comptes en avril dernier : 17 % des fonds alloués aux projets d’infrastructure en 2023 n’auraient pas été traçables.
En filigrane, un défi persiste : comment maintenir les 1 200 emplois directs de l’OGEFREM tout en absorbant les pertes ? La réponse de Kazumba fuse, pragmatique : « Priorité aux zones stables – le Haut-Katanga, le Lualaba. Doubler les exportations de cuivre d’ici fin 2025. » Un objectif ambitieux, alors que la Gécamines table sur une croissance de 8 % seulement cette année.
— M. KOSI






