La situation des exportations de cacao et de café congolais vers l’Union européenne est au cœur d’une vive préoccupation exprimée par les acteurs économiques de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), basés à Beni. Un communiqué publié le 28 décembre 2024 a mis en lumière un risque imminent : l’exclusion de ces produits des marchés européens à compter de janvier 2025.
Ce problème trouve sa source dans la perte des certifications essentielles, à savoir « Fairtrade » et « BIO ». Les notifications officielles émises par Flocert en 2023 et Africert en 2024 pointent une incapacité à garantir la conformité des productions locales en raison de l’insécurité prévalant dans la région de Beni. Cette insécurité empêche la présence d’inspecteurs sur le terrain, condition nécessaire pour valider les normes exigées par les marchés internationaux.
Pour les producteurs locaux, l’enjeu est de taille. Une exclusion des marchés européens signifierait la fin de l’accès à un débouché commercial important pour leur survie économique. Cela pourrait provoquer des pertes financières considérables et affecter des communautés entières qui dépendent de ces cultures pour leur subsistance. Ces conséquences s’étendraient au-delà des simples bilans comptables, menaçant la stabilité sociale dans une région déjà fragilisée.
Dans une tentative de désamorcer cette crise, les acteurs économiques ont sollicité une intervention rapide du gouvernement central. Par le biais d’une correspondance adressée au ministre du Commerce extérieur le 17 décembre dernier, ils ont appelé à une action coordonnée avec le ministère de l’Agriculture. L’objectif : trouver une issue permettant de maintenir ces certifications indispensables.
Les autorités congolaises se trouvent donc face à une équation complexe. Proposer des garanties suffisantes pour restaurer la confiance des organismes de certification tout en gérant les contraintes imposées par la situation sécuritaire représente un véritable défi. L’avenir de ces filières stratégiques pour l’économie congolaise pourrait bien dépendre des mesures prises dans les semaines à venir.
La Fédération des entreprises du Congo insiste sur l’importance de préserver la compétitivité des produits nationaux sur le marché européen. Il est indispensable que le dialogue entre les parties prenantes s’intensifie afin d’éviter un blocage qui serait préjudiciable pour tous.
— M. KOSI