Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-botayi, est au cœur des négociations pour apaiser la grogne du personnel de santé. Dans un contexte marqué par des tensions sociales croissantes, il a réuni autour de lui les ministres de la Santé et du Budget ainsi que des représentants syndicaux pour désamorcer une grève qui pourrait paralyser les hôpitaux du pays.
À l’ordre du jour de cette réunion cruciale tenue dans son cabinet, la question sensible des arriérés de salaire et des primes non versées aux agents de santé. Les représentants syndicaux, conduits par John Senga Lwamba, ont exprimé leur exaspération face à une situation qui s’éternise. « Nous avons besoin d’actions concrètes, pas de promesses », aurait martelé un syndicaliste lors des échanges, rappelant les sacrifices quotidiens consentis par le personnel soignant.

Face à cette pression, le ministre des Finances s’est voulu rassurant. Il a annoncé un décaissement immédiat des fonds nécessaires, permettant ainsi aux banques de débuter le paiement des compléments de salaire dès aujourd’hui. Ce geste, bien que tardif, vise à apaiser les tensions et éviter une interruption des services de santé.
Pour les observateurs, cette réunion ne se limite pas à la seule gestion d’une crise imminente. Elle révèle également les défis structurels auxquels fait face le système de santé congolais, où les revendications salariales ne sont qu’un des nombreux symptômes d’un mal plus profond. Des solutions pérennes, incluant une meilleure gestion des ressources et une revalorisation des métiers de la santé, sont attendues pour prévenir de telles situations à l’avenir.
Le personnel de santé, qui reste vigilant, a néanmoins accueilli avec prudence les annonces du gouvernement. « Nous attendons de voir si les engagements seront réellement tenus », a déclaré un membre du Synamed à l’issue de la réunion. Le gouvernement, pour sa part, joue une carte risquée : répondre dans l’urgence pour éviter une crise sociale, tout en s’efforçant de restaurer la confiance d’un secteur essentiel à la population.
— Peter MOYI