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Plus de 1 000 kg d’or artisanal congolais exportés légalement en six mois, signe d’un contrôle renforcé.

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Une société congolaise, « DRC Gold Trading SA », a exporté plus d’une tonne d’or issu de l’exploitation artisanale au cours des six premiers mois de 2025, totalisant précisément 1 057,88 kg. Ce volume, réparti sur plusieurs sites miniers, illustre une capacité accrue à organiser la filière aurifère de manière formelle et traçable. Les données communiquées révèlent des extractions de 447,03 kg à Kindu, 302,56 kg à Kalemie, 221,65 kg à Buta, 74,13 kg à Bunia et 12,51 kg à Isiro.

Ces chiffres traduisent une avancée dans le contrôle des exportations, un secteur longtemps miné par les circuits parallèles et la contrebande. La valorisation légale de ce métal précieux constitue un levier pour améliorer la collecte fiscale et soutenir la stabilité macroéconomique d’un pays qui dépend fortement de ses ressources minières. L’or artisanal représente en effet une part importante de la production nationale, mais les estimations internationales, dont celles de la Banque mondiale, évaluent à près de 40 % la proportion d’or échappant encore aux filières officielles.

Dans un contexte mondial où la demande en or a atteint 3 080 tonnes en 2024, selon le World Gold Council, la RDC, riche en gisements, est sous pression pour améliorer ses mécanismes de régulation et maximiser ses recettes. L’action de « DRC Gold Trading SA » s’inscrit dans cette volonté politique affichée par les autorités de renforcer la traçabilité et de limiter la fraude qui fragilise les institutions financières et la confiance des investisseurs.

Le succès apparent de cette entreprise mixte, associant capitaux locaux et émiratis, ne doit pas masquer les défis persistants liés à la sécurisation des sites d’extraction, à la formalisation complète des acteurs artisanaux et à l’efficacité des contrôles douaniers. La capacité à stabiliser ces paramètres influera directement sur la politique monétaire du pays, notamment via les recettes générées par les exportations qui alimentent les réserves de change et influent sur la stabilité du franc congolais.

Cette évolution laisse entrevoir une meilleure intégration de l’or artisanal dans l’économie formelle, condition essentielle pour la crédibilité des institutions et la réduction des fragilités macroéconomiques.

— M. KOSI

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