Le secteur minier au Sud-Kivu se trouve à un tournant. Le rapport tant attendu de la Commission spéciale chargée d’examiner les pratiques des opérateurs dans cette province a été remis au Ministre des Mines, Kizito Pakabomba. Loin d’être un simple document technique, ce rapport dévoile les réalités souvent dissimulées d’un secteur vital pour l’économie congolaise, mais gangrené par des irrégularités.
Pendant plus de quinze jours, des entreprises ont été auditionnées pour faire la lumière sur leurs activités. Parmi les 30 convoquées, seules 18 ont répondu à l’appel. Mais ce qui a été révélé dépasse les simples absences : exploitation non déclarée, abus environnementaux et, pire encore, des coopératives minières détournées de leur vocation initiale pour masquer des activités semi-industrielles illégales. Ce tableau, bien qu’incomplet, illustre l’ampleur du défi à relever.

Face à ces révélations, Kizito Pakabomba n’a pas mâché ses mots. Il a exprimé avec fermeté la détermination de son ministère à agir pour mettre fin aux dérives observées. Selon ses déclarations, des sanctions exemplaires seront prises pour responsabiliser les opérateurs et dissuader les comportements non conformes. Cette posture s’aligne avec l’objectif du gouvernement d’assainir un secteur crucial pour les finances publiques, tout en limitant l’impact de l’exploitation illégale sur les communautés locales et l’environnement.
Pour autant, cette action ne se limitera pas au Sud-Kivu. Le Ministre a insisté sur la nécessité d’étendre cette démarche à d’autres provinces du pays. Il s’agit non seulement de restaurer la confiance des citoyens dans la gestion des ressources naturelles, mais aussi de répondre à une attente internationale en matière de traçabilité et de conformité des minerais extraits.
Alors que les défis sont multiples, ce rapport marque le début d’un processus de réforme plus large. Au-delà des sanctions, il appelle à une réflexion approfondie sur la manière de réorganiser le secteur, notamment par une meilleure surveillance, des contrôles réguliers et des mesures adaptées aux réalités locales. La route est longue, mais ce premier pas ouvre une nouvelle perspective pour un secteur minier plus équitable et respectueux des lois.
— Peter MOYI