À la fin du mois d’août 2024, les finances publiques de la République Démocratique du Congo révèlent des dépenses totales s’élevant à 10 408,8 milliards de CDF. Ce montant est significativement inférieur aux prévisions budgétaires initiales de 24 910,8 milliards de CDF, engendrant un taux d’exécution de seulement 41,8 %. Ce décalage appelle une réflexion sur la gestion des ressources financières de l’État et les priorités budgétaires du gouvernement.
Ressources internes et exécutées
Les dépenses financées par les ressources internes se chiffrent à 57,6 % de l’ensemble, ce qui démontre une certaine autonomie financière, mais met également en lumière les limites des ressources extérieures, dont l’exécution est tombée à 6,0 % par rapport aux prévisions de 7 630,9 milliards de CDF. Ce constat soulève des questions quant à la dépendance de la RDC aux financements extérieurs et l’efficacité des partenariats internationaux.
Priorités budgétaires et engagements
Parmi les dépenses clés, la rémunération du personnel représente une part majeure, atteignant 6 070,7 milliards de CDF. Cela inclut les traitements de base, ainsi que les primes et autres indemnités. À cela s’ajoute un service de la dette évalué à 158,3 milliards de CDF, dont 105 milliards de CDF sont affectés au remboursement du capital de la dette publique. Ce poids financier, combiné aux intérêts à hauteur de 53,2 milliards de CDF, pèse lourdement sur le budget de l’État.
Les rétrocessions aux administrations financières ont également capté une partie importante des ressources, s’élevant à 819,3 milliards de CDF. Les directions fiscales et douanières en ont reçu une portion significative, mais cela pose la question de la répartition équitable des ressources et de la transparence dans leur utilisation.
Investissements et projets sociaux
Au-delà des dépenses courantes, plusieurs investissements ont été réalisés pour stimuler le développement socio-économique. Notons que 129,5 millions de dollars ont été alloués à la construction du stade Arena, projet souvent discuté dans le contexte du sport et de l’infrastructure. De plus, un montant de 2,3 milliards de CDF a été consacré à l’acquisition d’équipements médicaux pour l’Hôpital Général de Kalemie, ce qui illustre un effort pour améliorer les infrastructures de santé dans le pays.
D’autres projets notables incluent :
- 17,4 milliards de CDF pour l’achat d’engrais chimiques destiné au Service National.
- 430,1 millions de CDF pour la maintenance de la centrale hydroélectrique de Kakobola, essentielle pour l’approvisionnement énergétique local.
- 200 millions de CDF pour soutenir des initiatives contre le phénomène des kuluna à Kinshasa.
- 5 milliards de CDF pour aider les déplacés internes du Nord et du Sud Kivu, illustrant une volonté de répondre aux crises humanitaires.
Les données budgétaires à fin août 2024 mettent en lumière des défis importants en matière de gestion des dépenses publiques. Bien que certaines initiatives soient prometteuses, les écarts notables entre prévisions et réalisations soulignent la nécessité d’une réévaluation des priorités budgétaires et d’une meilleure stratégie de financement. La gestion rigoureuse des ressources internes et l’optimisation des financements extérieurs demeurent essentielles pour garantir un développement durable et inclusif dans le pays.
Peter MOYI