La République Démocratique du Congo (RDC) émerge en tant que terre d’abondance en ressources naturelles et un bastion d’opportunités économiques substantielles. Toutefois, l’attraction des Investissements Directs Étrangers (IDE) a toujours constitué un enjeu de taille pour le pays, principalement en raison des soubresauts politiques et de la perception d’un niveau de risque non négligeable. Dans cette analyse économique, nous explorerons la stratégie gagnante permettant à la RDC de séduire les IDE à travers une diplomatie économique d’envergure, en nous appuyant sur des données chiffrées, des exemples concrets et des sources de référence. Le problème économique de l’humanité est de combiner trois choses : l’efficacité, la justice sociale et la liberté individuelle
Décryptage des Enjeux
La diplomatie économique représente l’art de promouvoir les intérêts économiques nationaux à l’échelle internationale. Pour faire rayonner la RDC en tant que pôle d’attraction des IDE, il est impératif de décrypter les enjeux et opportunités qui ponctuent le paysage économique congolais.
1 . L’investissement se révèle être le facteur par excellence de la croissance et l’efficacité économique, ce qui conduit forcément au développement, en ce qu’il consiste dans l’augmentation de grandeurs économiques. La croissance économique suppose elle-même des changements majeurs des structures et d’importantes modifications correspondantes dans les conditions institutionnelles et sociales du pays et dans le contexte mondial. Cependant, la politique internationale (axée sur l’économie) n’est pas en Afrique et en RDC une curiosité et surtout pas un maillot important de la puissance publique
2 . La diplomatie économique est une diplomatie de développement adaptée au contexte mondial : économique, commercial et politique, contexte de la mondialisation-globalisation. Pays d’immenses ressources du sol et du sous-sol, objet des convoitises étrangères multiples, la RD Congo pour assurer sa croissance économique ainsi que le bien-être de sa population doit aujourd’hui inscrire son avenir dans la logique de la conquête de l’économie mondiale. Celle-ci donne lieu chaque jour à d’intenses négociations sur toutes les questions de finance et de gouvernance économique. Les acteurs ou agents de la diplomatie économique étant désormais les entreprises multinationales, le gouvernement de la RD Congo doit non seulement intégrer les atouts économiques ou ses immenses ressources naturelles dans son ambition diplomatique. Cette dernière doit en revanche se doter d’une politique des relations avec les entreprises.
La RD. Congo est un pays pauvre dans un monde riche et où la communauté internationale à travers les ODD. Elle doit chercher à attirer les investisseurs étrangers tant privés que publics dans l’espoir ainsi d’enrichir le monde tout en s’enrichissant elle-même. Cela suppose une politique volontariste et d’une appropriation nationale de la mondialisation et de la globalisation ; soit une addition aux ressources naturelles d’une vision et d’une intelligence économique.
Les acteurs porteurs de l’intelligence économique devront œuvrer de concert avec les représentants de la diplomatie congolaise dans le monde. La voie pour y parvenir est la coopération internationale ; appliquée au contexte particulier de la RD Congo, pays en guerre économique de pillages des ressources, la perspective de sa paix et de son redressement économique l’oblige justement à une diplomatie spéciale généralement appelée « diplomatie de développement » ou « diplomatie économique ». Une telle diplomatie au service de l’avenir économique doit reposer sur plusieurs critères ou principes. Les atouts, les forces, et les moyens pour la RDC de conduire une telle diplomatie dans un monde où les capitaux financiers et technologiques sont entre les mains de grandes entreprises multinationales qui contrôlent pratiquement tous les flux des investissements. Les conditions légales d’une telle entreprise sont multiples.
Il en est de même des conditions de droit de la coopération internationale pour l’aboutissement d’une telle ambition congolaise au moyen de la diplomatie. En effet, la réponse à ces questions et la proposition de quelques remèdes (solutions) conduiront naturellement à une amélioration de l’importance du volume des investissements internationaux et nationaux, et cela contribuera à la croissance et à l’efficacité économique ainsi qu’à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. En outre, il existe une relation causale entre performances économiques et progrès social.
Pour que les performances économiques aient un impact sur le domaine social (ou dans la lutte contre la pauvreté), il faut que la croissance économique ait des effets positifs sur la création d’emploi et la rémunération des travailleurs. La RDC un pays aux multiples potentialités mais souffre d’une carence des investissements internationaux. Son climat des affaires est l’un des plus mauvais.
Voilà, il nous a semblé opportun de rédiger cet article à la lumière du phénomène inéluctable de la mondialisation ; et dans le but de l’orientation adéquate de la politique interne et la diplomatie économique congolaise. L’objectif est d’attirer et de cibler les investissements étrangers directs qui puissent permettre la compétitivité et l’insertion de l’économie congolaise dans l’économie mondiale. En outre, la perspective du développement de l’identité économique nationale congolaise dans l’intérêt économique international en la promotion des entreprises nationales et en la création des entreprises nationales ambitieuses, nous a été d’un grand intérêt.
Il n’y a plus de diplomatie sans économie
Les Défis
- Turbulences Politiques et Sécuritaires : La RDC a connu des décennies de turbulences politiques et de conflits armés, obstruant la voie aux investisseurs potentiels.
- Fléau de la Corruption : La corruption sévit de manière endémique en RDC, érigée en mur infranchissable pour les investissements étrangers. Ce fléau de la corruption ouvre la voie à l’insécurité juridique et judiciaire
- Infrastructure en Sous-Développement : L’amélioration des infrastructures routières et énergétiques requiert des injections massives de capital pour stimuler la croissance économique.
Les Opportunités
- Ressources Naturelles Pléthoriques : La RDC regorge de précieuses réserves de minerais, de pétrole et de gaz, faisant d’elle une destination de choix pour les entreprises extractives.
- Démographie Jeune et Croissante : La RDC abrite une population jeune et en expansion rapide, représentant un marché potentiellement lucratif pour les entreprises.
- Réformes Économiques en Marche : Le gouvernement congolais a lancé une série de réformes visant à revitaliser le climat des affaires et à encourager les IDE.
La Diplomatie Économique en Action
Pour séduire les IDE, la RDC doit mettre en œuvre une diplomatie économique d’excellence, s’inspirant de modèles couronnés de succès et de données factuelles.
1. Consolidation de la Stabilité Politique et Sécuritaire
La stabilité politique demeure un prérequis incontournable pour attirer les IDE. La RDC doit œuvrer inlassablement à la résolution des conflits internes et à la promotion de la paix. Les enseignements du processus de paix en Colombie illustrent de manière frappante comment la diplomatie peut mettre un terme à des décennies de conflits.
2. Éradication de la Corruption
La lutte anti-croissance revêt une importance cruciale pour établir la confiance des investisseurs. Le modèle singapourien de lutte contre la corruption, caractérisé par une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption, peut servir de modèle à suivre.
3. Investissements Stratégiques dans les Infrastructures
L’amélioration des infrastructures représente un pilier essentiel pour attirer les IDE. La Chine, à travers son ambitieuse initiative « Belt and Road, » investit massivement dans les infrastructures de multiples pays, offrant une source d’inspiration pour la RDC. La RDC, deuxième pays d’Afrique de par sa superficie n’est pas intégrée en interne. Elle est en elle-même un marché de plus 100 millions de consommateurs. Ainsi, il est nécessaire de procéder à une intégration économique intérieure facilitant les échanges des biens en internes entre les différents coins. Etant donné qu’elle est frontalière à 9 pays, ces provinces frontalières ont une économie extravertie à outrance.
Chiffres Significatifs : L’initiative « Belt and Road » de la Chine a généré plus de 440 milliards de dollars d’investissements dans 140 pays entre 2013 et 2022.
4. Promotion des Réformes Économiques
Le Botswana se profile comme un modèle en matière de réformes économiques réussies. La RDC peut tirer des leçons d’un des pays d’Afrique en adoptant des politiques favorables aux entreprises.
En Conclusion
La RDC détient un potentiel colossal pour attirer les IDE, à condition d’adopter une diplomatie économique d’envergure. En puisant dans les expériences de nations ayant surmonté des obstacles analogues, la RDC peut tracer la voie vers un avenir économique radieux. Toutefois, l’engagement sincère du gouvernement dans ces réformes courageuses et sa collaboration étroite avec la communauté internationale demeurent des impératifs majeurs pour dynamiser le développement économique et améliorer la qualité de vie de ses citoyens. Toutefois, il faudra associer la promotion des IDE à des politiques en vue de l’érection d’une identité économique nationale.
Joel KIONI, Chercheur en Diplomatie économique et Diplômé en droit des affaires