Au cœur de l’Afrique, la République Démocratique du Congo (RDC) navigue à travers un paysage économique complexe tel que révélé par la dernière note économique de sa Banque Centrale datée du 15 janvier 2025. Ce récit ne se contente pas de chiffres ; c’est une histoire de résilience, de défis et de la danse complexe de la politique économique sur une scène mondiale pleine d’incertitudes.
La scène économique mondiale, selon les perspectives du FMI de janvier 2025, suggère une économie globale se stabilisant à une croissance de 3,3%. Cette stabilité arrive malgré un contexte de tensions géopolitiques et de menaces climatiques, mais le taux de croissance reste en deçà des sommets d’avant la pandémie, indiquant un besoin de stimulation en investissements et productivité.
L’inflation, ce prédateur économique silencieux, devrait diminuer de 5,8% en 2024 à 4,2% en 2025. Cette baisse pourrait apporter un souffle d’air frais tant attendu pour les ménages et les entreprises en RDC, avec les grandes banques centrales susceptibles de réduire encore davantage les taux d’intérêt. Cependant, le rythme de ce soulagement varie, les pays développés devraient retrouver plus rapidement leurs cibles d’inflation par rapport aux pays en développement ou émergents.
Au niveau national, le cœur économique de la RDC bat avec un optimisme prudent. Le secteur minier mène une croissance prévue du PIB réel à 6,0%, alimentée par des prix favorables des matières premières. Les chefs d’entreprise expriment un sentiment positif, avec une enquête de novembre 2024 montrant un taux d’optimisme à +36,2%, suggérant une croyance collective en une trajectoire ascendante pour l’économie nationale.
L’inflation a montré des signes de ralentissement en RDC au cours de la troisième semaine de janvier 2025, tombant à 0,12% contre 0,31% la semaine précédente. Cette décélération est principalement due à une baisse des prix des denrées alimentaires et des services de logement, bien que les coûts de transport restent imprévisibles.
Sur le plan fiscal, le gouvernement est déterminé à améliorer la collecte des revenus internes, visant 31.719,2 milliards de CDF pour 2025. Un excédent précoce de 148,4 milliards de CDF à la mi-janvier 2025 promet un bon début pour la gestion financière de l’année. L’approche de la RDC en matière de gestion de la dette publique l’a vue lever 4.712,4 milliards de CDF via des bons et obligations du Trésor en 2024, avec des remboursements de 2.881,7 milliards de CDF, indiquant une gestion stratégique de ses obligations financières.
Sur le plan international, le franc congolais a montré un léger renforcement face au dollar, avec des taux de change à 2.828,50 CDF/USD sur le marché officiel. Cette stabilité est complétée par des réserves étrangères à 6.146,85 millions de USD, couvrant 2,35 mois d’importations. Les prix des exportations clés comme le cuivre, le cobalt et le pétrole ont fluctué, influencés par les sentiments du marché mondial et l’anticipation des changements politiques avec l’inauguration de Donald Trump.
Dans le domaine monétaire, la RDC a injecté 56,96 milliards de CDF dans le système bancaire via les billets de la Banque Centrale, une mesure pour gérer la liquidité. Cependant, les marchés des prêts à court terme et des facilités permanentes restent calmes, suggérant une approche prudente de la politique monétaire face à ces changements.
Le secteur bancaire lui-même observe une croissance des dépôts, en particulier en devises étrangères, et une légère augmentation du crédit, axée sur les entreprises privées et les ménages. Cela reflète une construction progressive mais stable des activités économiques à l’intérieur du pays.
Le récit de l’économie congolaise au début de 2025 est celui d’une navigation prudente à travers les courants mondiaux et locaux. Bien que des défis persistent, allant de la gestion de l’inflation à l’assurance d’une croissance durable, l’histoire économique du Congo est celle de l’adaptation, de la résilience et de la quête continue pour la stabilité dans un monde en perpétuelle évolution.
– M. KOSI