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RDC : un déficit budgétaire de 555,2 milliards de CDF révèle des failles dans l’exécution des dépenses publiques

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Les dépenses publiques de la République Démocratique du Congo (RDC) ont atteint 2.272,2 milliards de francs congolais (CDF) au 25 septembre 2024, selon les derniers chiffres publiés par la Banque Centrale du Congo (BCC). Ce montant dépasse de 14 % les prévisions établies, mettant en lumière une pression budgétaire croissante.

Les dépenses courantes, qui englobent les salaires, le fonctionnement des institutions et les subventions, représentent 1.871,3 milliards de CDF. En particulier, le paiement des salaires des agents et fonctionnaires de l’État s’élève à 787,9 milliards de CDF, soit 42 % du total des dépenses courantes. Les frais de fonctionnement des ministères ont quant à eux nécessité 521,0 milliards de CDF, tandis que les subventions ont atteint 464,0 milliards de CDF.

Cependant, les dépenses d’investissement ont subi une forte réduction. En effet, seuls 39 % des 488,1 milliards de CDF prévus pour les dépenses en capital ont été exécutés. Cette faible réalisation des investissements en infrastructures interroge sur la capacité du pays à financer des projets structurants pour soutenir son développement économique à long terme.

Sur le plan des recettes fiscales, les performances enregistrées sont également en deçà des attentes. Les impôts directs et indirects ont contribué à hauteur de 1.163,7 milliards de CDF, soit environ 60,3 % des prévisions. Les recettes douanières ont généré 389,2 milliards de CDF et les taxes parafiscales ont rapporté 162,3 milliards de CDF.

Au total, les recettes totales ont atteint 1.717,0 milliards de CDF, créant un déficit budgétaire de 555,2 milliards de CDF par rapport aux dépenses. Ce résultat contraste fortement avec l’excédent initialement projeté à 169,8 milliards de CDF. Afin de combler cet écart, le Gouvernement a eu recours aux réserves de trésorerie accumulées au cours des précédents exercices et à l’émission de titres publics.

Les analystes financiers estiment que cette situation de déséquilibre budgétaire pourrait avoir des impacts significatifs sur la capacité de l’État à honorer ses engagements sociaux et économiques. De plus, le manque de liquidités pourrait freiner la réalisation de projets d’infrastructures essentielles, compromettant ainsi la croissance du pays.

Face à cette conjoncture, le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde, a annoncé plusieurs mesures pour redresser la situation, dont l’amélioration de la collecte des recettes fiscales et la rationalisation des dépenses publiques. Ces efforts visent à restaurer l’équilibre budgétaire et à renforcer la confiance des investisseurs dans les capacités financières du pays.

Malgré ces initiatives, des défis structurels persistent, notamment au niveau de l’optimisation des dépenses en capital. Une gestion plus rigoureuse et transparente des finances publiques apparaît indispensable pour garantir un développement durable et inclusif, en ligne avec les ambitions de la RDC.

La situation actuelle met en exergue la nécessité pour le Gouvernement de revoir sa stratégie de gestion des dépenses, afin d’assurer une meilleure allocation des ressources et d’éviter un recours excessif aux mécanismes de financement qui risquent d’alourdir le fardeau de la dette publique.

M.KOSI

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