Les Bourses européennes se replient lundi matin, impactées par les préoccupations croissantes quant à une possible récession aux États-Unis, en réponse aux derniers indicateurs économiques. À Paris, l’indice CAC 40 cède 2,8% à 7 048,80 points à 07h30 GMT, poursuivant ainsi une tendance baissière amorcée lors des deux précédentes séances. À Londres, le FTSE 100 recule de 2,06%, tandis qu’à Francfort, le Dax diminue de 2,91%.
Sur le plan continental, l’indice EuroStoxx 50 enregistre une baisse de 3,06%, et le FTSEurofirst 300 diminue de 3,02%. L’indice Stoxx 600, également en déclin de 2,93%, atteint son plus bas niveau depuis janvier de cette année.
Les prévisions pour Wall Street ne sont guère plus rassurantes, avec les contrats à terme indiquant une chute attendue de 1,63% pour le Dow Jones, de 2,67% pour le S&P 500 et de 4,62% pour le Nasdaq. Ce dernier indice a déjà plongé en territoire de correction vendredi, les inquiétudes croissantes concernant l’affaiblissement du marché du travail et la baisse de l’activité manufacturière aux États-Unis pesant lourdement sur les marchés.
En Asie, la situation est tout aussi préoccupante. L’indice Nikkei à Tokyo a subi une perte de 12,4%, sa plus forte baisse en pourcentage depuis le « lundi noir » du 20 octobre 1987, selon les données de LSEG. En Corée du Sud, une restriction des échanges a été instaurée pour la première fois en quatre ans, en raison de la chute de l’indice Kospi de 8,77%.
Cette inquiétude économique globale entraîne une fuite vers les actifs refuges. Le yen japonais et le franc suisse ont atteint respectivement des sommets de sept et six mois face au dollar. À l’inverse, les actifs plus risqués comme le bitcoin (-15,77% à 52 680 dollars) et l’éther (-22,5% à 2 337,11 dollars) connaissent des baisses significatives, atteignant des niveaux bas de plusieurs mois.
Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans enregistrent une chute de 4,7 points de base, s’établissant à 3,7528%, le niveau le plus bas depuis la mi-2023. De plus, le rendement des bons à deux ans dépasse celui des bons à dix ans, atteignant 3,884%, un phénomène souvent interprété comme un indicateur précoce d’une récession économique imminente.
En Bourse, les secteurs des ressources de base (-3,4%) et de l’énergie (-3,78%) subissent des baisses importantes. Les chiffres préliminaires de l’activité des services en Europe, attendus plus tard dans la journée, pourraient accentuer la tendance baissière si une détérioration de l’économie est confirmée.
Dans le secteur technologique, Infineon voit son titre reculer de 1,86% après avoir révisé à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’année. L’indice sectoriel technologique cède 4,1%, avec des baisses notables pour ASML (-7,42%) et STMicroelectronics (-5,64%). Société Générale, en baisse de 4,68%, ne bénéficie pas de l’annonce de la vente de plusieurs de ses filiales, alors que le secteur bancaire européen se contracte de 4%, atteignant son plus bas niveau depuis mars.
Aurubis, premier producteur européen de cuivre, chute de 7,19% après avoir signalé un bénéfice avant impôts trimestriel inférieur aux attentes.
Peter MOYI