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Soupçons de détournement de 70 millions USD : Antoinette N’samba Kalambayi sous le feu des critiques

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L’affaire concernant le versement suspect de 70 millions de dollars américains (USD) impliquant l’ancienne Ministre des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi, suscite de vives réactions et pourrait mener à des poursuites judiciaires. En mai dernier, l’organisation de la société civile « Le Congo n’est pas à vendre » a révélé ce scandale de détournement et de corruption dans un communiqué adressé à Mines.cd, impliquant la société Cominiere SA.

Selon cette organisation, la société chinoise Zijin Mining aurait versé 70 millions USD à l’ONG « Le Bouclier« , dirigée par Jean-David É’ngazi, également membre du Conseil d’Administration de Cominiere SA. Ce versement a rapidement suscité des questions sur la transparence et la légalité de cette transaction, entraînant une vague de critiques envers l’ancienne ministre des Mines.

Des voix se sont élevées sur les réseaux sociaux et dans les médias, demandant des explications à Antoinette N’samba Kalambayi concernant ce versement suspect. L’opinion publique s’interroge sur les raisons pour lesquelles une entreprise chinoise verserait une telle somme à une ONG liée à un administrateur de Cominiere SA, sans que la ministre en soit informée.

L’avocat de l’ancienne ministre, Danny Oleka, a précisé que Zijin Mining aurait effectué une simple « dotation » à l’ONG congolaise de Jean-David É’ngazi. Il a également souligné que cette transaction ne justifie pas une implication directe de la ministre dans les négociations ou transactions effectuées par une entreprise publique minière. Selon lui, l’approbation d’une cession relève des services du ministère et non de la ministre elle-même.

Danny Oleka a également remis en question les critiques dirigées uniquement vers l’ancienne ministre, suggérant que les activistes anti-corruption et les journalistes devraient également interroger l’ONG et ses dirigeants. Il a déclaré : « Même dans l’hypothèse où cette donation aurait maquillé des transactions douteuses, ce qu’il n’est pas permis d’affirmer, l’ex-ministre des Mines n’aurait pas été impliquée dans les négociations et/ou des transactions initiées ou conclues par une entreprise minière publique, fut-ce sur un droit minier.« 

L’avocat a fait référence à l’article 8 de la loi n° 08/010 du 07 juillet 2008 régissant l’organisation et la gestion du portefeuille de l’État, ainsi qu’à l’article 1er B points 7 et 35 de l’Ordonnance fixant les attributions des ministères, pour souligner que la décision d’engager l’État dans un tel processus ne revenait pas à l’ancienne ministre.

Pour certains observateurs, cette affaire pourrait rappeler les récents scandales impliquant d’autres membres du gouvernement, comme Nicolas Kazadi, ancien Ministre des Finances, et François Rubota, ancien Ministre du Développement rural, tous deux accusés de détournement de fonds publics. La crainte d’une poursuite judiciaire pour Antoinette N’samba Kalambayi est palpable, d’autant plus que les demandes de clarification se multiplient.

L’organe judiciaire est maintenant appelé à se saisir de ce dossier pour faire toute la lumière sur cette affaire et déterminer les responsabilités de chacun. Seule une enquête approfondie permettra de clarifier les faits et de restaurer la confiance du public dans les institutions.

Par la rédaction

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