La Banque Centrale Maintient son Cap Malgré l’Inflation en Baisse
La République Démocratique du Congo (RDC) connaît un épisode économique singulier alors que la Banque Centrale du Congo (BCC) a annoncé le maintien de son taux directeur à un niveau impressionnant de 25 %. Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion du Comité de Politique Monétaire (CPM), dont le compte-rendu n’a été rendu public qu’au cours du mois d’octobre, le 5 pour être précis.
Cette démarche, à première vue conservatrice, se justifie par le contexte macro-économique de la RDC qui s’affiche avec une relative stabilité. En effet, cette stabilité s’incarne dans l’atténuation des pressions exercées sur le taux de change et l’inflation. La monnaie congolaise a connu une légère appréciation de 1,6 % sur le marché interbancaire, se fixant à 2,423 CDF/dollar, tandis qu’elle atteignait 2,518 CDF/dollar sur le marché parallèle, reflétant ainsi une hausse de 4,8 %.
Cet ajustement a provoqué un ralentissement marqué du niveau général des prix, principalement sur les produits d’importation. Globalement, la BCC révèle que le taux d’inflation mensuel s’est établi à 0,9 % en août, marquant une nette réduction par rapport au pic de 5,8 % enregistré en juillet. Néanmoins, sur une base annuelle, il persiste à un niveau relativement élevé de 17,7 %.
Malangu Kabedi Mbuyi, gouverneur de la BCC, souligne l’impact des mesures de politique monétaire et de change mises en œuvre par la Banque centrale dans la réduction des pressions sur le taux de change et l’inflation. Il affirme que « les pressions qui s’étaient intensifiées sur le taux de change et l’inflation au cours de la première moitié de juillet 2023 ont sensiblement diminué grâce aux mesures de politique monétaire et de change exécutées par la Banque centrale.«
Il convient de rappeler que cette orientation prudente de la politique monétaire intervient après un relèvement brutal du taux directeur en août dernier, portant ce dernier de 11 % à 25 %. Ce changement radical visait à « neutraliser tout excès de liquidité, et mieux soutenir la stabilité macro-économique. » Ce revirement vers une politique plus accommodante, à l’instar de plusieurs banques centrales en Afrique, s’inscrit dans la démarche de garantir la stabilité des prix tout en favorisant un retour à la croissance.
Cependant, la Banque centrale se réserve le droit de resserrer davantage ses conditions monétaires « si les évolutions des indicateurs pertinents en montraient la nécessité. » Cette décision démontre une approche mesurée et pragmatique, conforme aux exigences du contexte économique actuel.
En conclusion, la Banque Centrale du Congo opte pour une approche stratégique qui vise à maintenir la stabilité macro-économique dans un environnement où les fluctuations économiques demeurent une préoccupation majeure. Les récents ajustements reflètent une tentative de contrôle des taux de change et de l’inflation, tout en prêtant une oreille attentive aux signaux du marché et des indicateurs économiques. Le cap conservateur, bien que prudent, démontre la perspicacité de la BCC à s’adapter aux circonstances changeantes de l’économie congolaise.